Accueillir et Élever des Chèvres : 4 Erreurs Courantes à Éviter

Adopter une chèvre, qu’elle soit naine, classique ou encore pour la production de lait, est une expérience enrichissante qui séduit de plus en plus de personnes. Mais cette aventure ne doit pas être prise à la légère. Contrairement à un chat ou un chien, l’élevage de chèvres nécessite des connaissances spécifiques et une réflexion approfondie. Une chèvre peut vivre jusqu’à 15 ans, ce qui représente un engagement sur le long terme. Dans cet article, nous allons examiner quatre erreurs fréquentes que font souvent les nouveaux propriétaires et comment les éviter pour garantir le bien-être de vos chèvres et votre tranquillité.

1. Acheter une chèvre sans préparation préalable

Bien se renseigner avant d’acheter

L’une des erreurs les plus fréquentes est d’acheter une chèvre sans avoir pris le temps de bien se renseigner. Une chèvre est un animal qui a des besoins spécifiques, notamment en termes d’espace, d’alimentation et de soins vétérinaires. Avant de faire un achat, il est conseillé de consulter des professionnels tels que des éleveurs, des associations de promotion de races caprines ou encore des groupements départementaux d’éleveurs. Ces experts peuvent vous fournir des conseils précieux pour choisir le type de chèvre qui correspond à votre projet, qu’il s’agisse d’élevage, de production laitière ou simplement d’un animal de compagnie.

Accueillir et élever des chèvres : 4 erreurs à ne pas faire

La chèvre, un animal sociable

Un aspect souvent négligé est le besoin de compagnie des chèvres. Ces animaux sont très sociables et détestent la solitude. Il est donc conseillé d’adopter au moins deux chèvres pour qu’elles puissent interagir entre elles. Si vous ne tenez pas compte de ce besoin social, vous risquez de vous retrouver avec une chèvre déprimée et malheureuse.

En savoir plus  Comment Détecter et Soigner une Chèvre Malade : 10 Signes Indispensables à Connaître

Choisir un animal en bonne santé

Il est tentant de vouloir sauver une chèvre qui semble en mauvais état, mais cela peut entraîner des complications et des coûts imprévus. Il est préférable de choisir une chèvre robuste, bien nourrie et en bonne santé pour éviter des problèmes vétérinaires à l’avenir. Assurez-vous également que l’animal soit sevré, surtout si vous êtes novice. L’élevage d’un chevreau demande beaucoup d’attention et de compétences. Si vous souhaitez une chèvre prête à la reproduction, une chevrette en âge de saillir (généralement entre août et octobre) est un bon choix, bien que son prix soit plus élevé.

Boucs ou chèvres : quelle option choisir ?

Si les boucs (mâles) peuvent faire de bons gardiens, ils peuvent aussi devenir agressifs avec l’âge. Les boucs castrés sont plus calmes et dégagent moins d’odeur, mais pour les débutants, il est souvent recommandé de commencer avec des femelles. Les chèvres naines, par exemple, sont souvent plus faciles à gérer et conviennent parfaitement aux éleveurs débutants ou aux familles avec enfants.

Les chèvres naines du Nigéria, les chèvres Pygmées, ou encore les chèvres Kinder sont particulièrement prisées pour leur petite taille et leur caractère affectueux. Ces races nécessitent moins d’espace et sont plus adaptées aux petits jardins. À l’inverse, si vous avez un terrain plus escarpé, une chèvre alpine sera plus appropriée, tandis qu’une chèvre poitevine s’adaptera mieux à un environnement humide.

2. Négliger l’espace et la sécurité du pré

La taille du terrain, un facteur clé

Les chèvres, même de petite taille, sont des animaux qui aiment l’espace et la liberté. La taille de votre terrain doit être adaptée à la taille de vos chèvres. Une chèvre classique a besoin d’au moins 400 m² d’espace enherbé, bien que certains professionnels recommandent jusqu’à 1000 m² par chèvre pour leur bien-être optimal. Les chèvres naines, en revanche, peuvent se contenter de 120 m² par animal, mais plus elles auront d’espace, plus elles seront heureuses et en bonne santé.

En savoir plus  Les chèvres : Démystifions 19 idées reçues sur ces animaux fascinants

Sécuriser le pré : un défi à ne pas sous-estimer

Les chèvres sont de véritables acrobates. Elles adorent grimper, sauter, et sont particulièrement déterminées lorsqu’il s’agit de s’échapper ou de se rendre là où elles ne devraient pas être. Elles n’hésitent pas à escalader les arbres, les toits ou les murs si l’occasion se présente. Pour éviter les fuites et protéger vos plantations (car les chèvres adorent les arbustes et les rosiers), il est essentiel de clôturer correctement leur espace.

Le meilleur choix est d’installer un grillage à petites mailles, avec des mailles de 5 mm de côté maximum pour éviter qu’elles passent la tête à travers. Une clôture électrique peut également être un bon complément pour empêcher les chèvres de se frotter contre le grillage et de le déformer. La hauteur de la clôture dépend de la taille de vos chèvres : pour une chèvre naine, une clôture d’au moins 1 mètre est nécessaire, tandis que pour une chèvre classique, une clôture de 1,50 mètre est recommandée. N’oubliez pas d’installer un portillon grillagé qui vous permettra d’accéder facilement au pré tout en empêchant vos chèvres de sortir.

3. Négliger l’abri : un refuge essentiel pour vos chèvres

Un espace sécurisé et confortable

Même si les chèvres sont robustes, elles ont besoin d’un endroit où se mettre à l’abri du vent, de la pluie et des fortes chaleurs. Un abri est donc indispensable dans leur pré. Cet abri doit offrir au minimum 10 m² pour deux chèvres. Il doit être simple mais suffisamment solide pour les protéger des intempéries. Il est conseillé de laisser le sol en terre battue pour une meilleure absorption des urines. L’hygiène de cet espace doit être maintenue tout au long de l’année pour éviter les maladies.

Gérer les conditions climatiques

Les chèvres supportent assez bien la chaleur, en particulier les races africaines comme les chèvres naines du Nigéria. Toutefois, elles sont beaucoup plus sensibles au froid, car elles ont une couche de graisse sous-cutanée assez fine. Pour les protéger en hiver, il est essentiel de leur fournir un abri bien isolé et de leur offrir une alimentation plus riche en énergie.

En savoir plus  La Chèvre Alpine : Un Trésor des Montagnes pour l’Élevage Moderne

4. Négliger les soins quotidiens

Les besoins en eau et en alimentation

Une chèvre adulte boit entre 5 et 10 litres d’eau par jour. Il est donc crucial de veiller à ce qu’elles aient accès à de l’eau propre en permanence, surtout en été. En hiver, si l’eau gèle, il faut penser à la briser plusieurs fois par jour. Une pierre à sel est également recommandée pour répondre à leurs besoins en minéraux, notamment pendant les périodes chaudes.

Côté alimentation, les chèvres se nourrissent principalement d’herbe lorsqu’elles ont accès à un grand pré, mais en hiver, il est nécessaire de leur fournir du foin ou des fourrages verts. Une chèvre naine adulte consomme environ 1 à 2 kg de foin par jour. Vous pouvez compléter leur régime avec des céréales comme le blé, l’orge ou l’avoine, mais aussi avec des fruits et des légumes en petites quantités. Assurez-vous que la nourriture soit de bonne qualité, car une mauvaise alimentation peut entraîner des maladies.

L’importance des soins vétérinaires

Même si les chèvres sont généralement robustes, elles ont besoin de soins réguliers. Il est important de tailler leurs onglons une à deux fois par an pour éviter les infections. Surveillez également l’apparition de la maladie du piétin, une infection qui affecte les pieds des chèvres et peut causer de graves douleurs si elle n’est pas traitée rapidement.

Les chèvres qui produisent du lait nécessitent une attention particulière. Il faut les traire régulièrement, une à deux fois par jour, à horaires fixes. Enfin, pensez à vacciner vos chèvres contre le tétanos et l’entérotoxémie, et à les vermifuger régulièrement pour éviter les infestations parasitaires.

Conclusion

Accueillir et élever des chèvres est une aventure passionnante, mais cela demande une préparation minutieuse et un engagement à long terme. En évitant ces erreurs courantes et en prenant soin de répondre aux besoins spécifiques de vos chèvres, vous pourrez profiter pleinement de la compagnie de ces animaux adorables et facétieux. Si vous envisagez de sauter le pas, n’hésitez pas à consulter des professionnels et à vous informer pour garantir le bien-être de vos nouvelles amies à cornes.

N’oubliez pas, chaque chèvre a sa propre personnalité et ses propres besoins. Avec de la patience et de l’attention, elles vous le rendront bien en vous offrant des moments de bonheur et de complicité inoubliables !