L’ascaris lombricoïde est l’un des parasites intestinaux les plus redoutables et fréquents qui affecte l’être humain. Bien que sa présence soit souvent méconnue, ses conséquences peuvent être sérieuses, notamment dans les régions où les conditions sanitaires sont précaires. Cet article se propose de décrire en détail ce parasite, son mode de transmission, ses symptômes, ainsi que les moyens de prévention et de traitement.
Qu’est-ce que l’ascaris ?
L’ascaris lombricoïde (Ascaris lumbricoides) est un nématode, c’est-à-dire un ver rond non segmenté. Contrairement au ver de terre, qui fait partie d’un autre embranchement, l’ascaris se distingue par sa taille impressionnante et sa forme cylindrique. Sa cuticule est lisse, robuste et élastique, souvent de couleur blanc rosé, bien que certains spécimens puissent présenter une teinte rougeâtre à cause de l’hémoglobine.
Crédit photo : Department of Pathology, Calicut Medical College
Différences entre les sexes
Il est important de noter le dimorphisme sexuel chez l’ascaris :
- La femelle mesure entre 20 et 40 cm de long et environ 5 à 6 mm de diamètre. Son extrémité postérieure est relativement droite, et elle possède un gonopore situé dans la partie supérieure de son corps.
- Le mâle, quant à lui, est légèrement plus petit, mesurant entre 15 et 31 cm, avec un diamètre de 2 à 4 mm. Il se reconnaît grâce à son extrémité postérieure enroulée en forme de crochet.
Comprendre l’ascaridiose
L’ascaridiose est une maladie parasitaire humaine causée par l’ascaris lombricoïde. Cette infection est particulièrement répandue dans les régions tropicales et subtropicales, où les conditions d’hygiène sont souvent insuffisantes. Environ 500 millions de personnes à travers le monde souffrent d’ascaridiose, et elle est responsable de près de 10 000 décès annuels, principalement chez les jeunes enfants, souvent dus à des occlusions intestinales.
Comment attrape-t-on l’ascaris ?
La transmission de l’ascaris se fait principalement par voie oro-fécale. Les œufs de ce parasite se retrouvent dans les excréments humains, surtout dans les régions où la défécation se fait à l’air libre. Une fois dans le sol ou dans l’eau, ces œufs contaminent les aliments, notamment les fruits et légumes, augmentant ainsi le risque d’infection. Les enfants, étant souvent en contact avec des sols contaminés, sont particulièrement vulnérables.
Facteurs de risque
Les pays en développement présentent des facteurs de risque exacerbés pour l’infection par l’ascaridiose, notamment :
- Un manque d’infrastructures sanitaires, favorisant la défécation en plein air.
- Des pratiques d’hygiène corporelle insuffisantes.
- Un approvisionnement alimentaire peu sûr.
- Des systèmes d’égouts déficients qui déversent les déchets directement dans les cours d’eau.
- Un climat chaud et humide qui favorise la survie et la reproduction des œufs d’ascaris.
Cycle de vie de l’ascaris
Le cycle de vie de l’ascaris est fascinant et complexe. Après ingestion des œufs contaminés, les larves éclosent dans l’intestin grêle :
- Libération des larves : Les œufs libèrent leurs embryons qui se transforment en larves.
- Migration : Ces larves traversent la paroi intestinale et migrent vers le foie via les vaisseaux sanguins et lymphatiques.
- Maturation dans les poumons : Les larves atteignent les poumons où elles continuent à se développer pendant environ 10 à 14 jours.
- Retour dans le système digestif : Les larves remontent ensuite dans la trachée, l’œsophage, et sont dégluties pour retourner dans l’intestin, où elles deviennent des vers adultes.
- Reproduction : Les femelles peuvent pondre jusqu’à 200 000 œufs par jour, qui sont excrétés avec les selles et peuvent survivre plusieurs années dans un environnement chaud et humide.
Symptômes de l’ascaridiose
Les symptômes de l’ascaridiose varient selon le stade d’infection. Au début, lors de la migration des larves, le patient peut ne présenter aucun symptôme, ou avoir des réactions allergiques telles que :
- Démangeaisons
- Fièvre modérée
- Toux sèche
- Gêne respiratoire
- Asthénie et fatigue
Lorsque les vers atteignent l’intestin grêle, les symptômes peuvent devenir plus prononcés et inclure :
- Perte de poids
- Troubles digestifs
- Crampes abdominales
- Nausées et vomissements
- Diarrhées
Complications de l’ascaridiose
Dans les cas d’infections prolongées, l’ascaridiose peut entraîner des complications graves, comme :
- Occlusion intestinale
- Appendicite
- Colique hépatique
- Cholécystite aiguë
- Angiocholite
Diagnostic de l’ascaridiose
Pour diagnostiquer l’ascaridiose, il est essentiel de consulter un professionnel de santé. Le diagnostic peut être confirmé par :
- Un examen clinique et une analyse des selles pour détecter les œufs d’ascaris.
- Une prise de sang pour vérifier une augmentation des globules blancs éosinophiles.
- Une échographie abdominale en cas de complications.
Traitement de l’ascaridiose
Heureusement, l’ascaridiose peut être traitée efficacement. Les médicaments antiparasitaires, tels que les benzimidazolés (albendazole, mebendazole), sont généralement utilisés. Ces traitements permettent de tuer les parasites en quelques jours. La posologie peut varier selon la gravité de l’infection, mais ils sont souvent administrés en une seule prise ou sur une durée de trois jours.
Prévention de l’ascaridiose
La prévention est cruciale pour éviter l’ascaridiose. Voici quelques mesures simples à adopter :
- Hygiène des mains : Se laver les mains régulièrement au savon et à l’eau, surtout avant les repas et après être allé aux toilettes.
- Manipulation des aliments : Toujours laver les fruits et légumes avant de les consommer.
- Éviter la défécation à l’air libre : Utiliser des toilettes adaptées pour réduire le risque de contamination.
- Sécurité alimentaire : Prendre soin de ne pas consommer d’eau non potable, surtout dans les régions à risque.
Conclusion
L’ascaridiose, bien qu’elle soit une maladie ancienne, demeure un problème de santé publique majeur dans de nombreuses régions du monde. En comprenant mieux ce parasite, ses modes de transmission, ses symptômes et les moyens de prévention, nous pouvons tous contribuer à réduire son impact sur la santé humaine. Il est essentiel de sensibiliser et d’éduquer les populations à adopter des pratiques d’hygiène adéquates pour protéger leur santé et celle de leur entourage.
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