Comprendre et prévenir la fourbure chez le cheval : Guide pratique pour les propriétaires

La fourbure chez le cheval est une affection redoutée par de nombreux propriétaires. Elle figure parmi les maladies les plus graves chez les équidés, non seulement parce qu’elle peut affecter leur bien-être quotidien, mais aussi parce qu’elle peut mener à des complications graves, voire à une issue fatale. Si vous avez un cheval ou envisagez d’en accueillir un, il est essentiel de bien comprendre cette maladie, ses causes, ses symptômes, et surtout comment la prévenir et la traiter.

Qu’est-ce que la fourbure chez le cheval ?

La fourbure, également appelée laminite, est une inflammation des lamelles, qui sont les tissus mous reliant la paroi interne du sabot aux os du pied, et notamment à la troisième phalange. Cette inflammation peut entraîner une perturbation grave de la circulation sanguine dans le pied du cheval et, dans les cas extrêmes, conduire à la destruction des structures de soutien du pied.

Fourbure du cheval : causes, symptômes, traitements et prévention

Lorsque les lamelles s’affaiblissent, la troisième phalange, qui est normalement bien ancrée dans le sabot, peut se déplacer, tourner, voire perforer la sole du sabot. Cette situation est extrêmement douloureuse pour l’animal et peut rendre la marche difficile, voire impossible.

Les deux formes de fourbure

Il existe deux formes principales de fourbure chez le cheval :

  1. La fourbure aiguë : elle survient de manière soudaine et présente des symptômes graves. Elle nécessite une prise en charge vétérinaire immédiate.
  2. La fourbure chronique : elle persiste au-delà de 48 heures et peut durer des semaines, voire des mois. Elle entraîne souvent des changements dans la structure du pied, comme la déformation du sabot, et peut affecter durablement la qualité de vie du cheval.
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Quelles sont les causes de la fourbure ?

Plusieurs causes peuvent déclencher la fourbure chez un cheval, et elles sont souvent liées à des facteurs environnementaux, alimentaires ou métaboliques. Comprendre ces causes est crucial pour prévenir la maladie.

1. Causes alimentaires

L’une des causes les plus fréquentes de fourbure chez le cheval est liée à l’alimentation, notamment une alimentation trop riche en glucides (sucre, amidon, fructane). Cela peut arriver si le cheval consomme trop d’herbe riche en sucre, surtout au printemps, ou des céréales en excès.

Cette surconsommation entraîne une production excessive d’acide lactique dans l’intestin, perturbant la flore intestinale du cheval et causant une acidose. Cette condition endommage la paroi de l’intestin, permettant à des toxines de pénétrer dans le sang, augmentant ainsi le risque de fourbure.

Un autre facteur aggravant est le surpoids ou l’obésité. Un cheval en surcharge pondérale exerce une pression excessive sur ses pieds, augmentant le risque de déplacement ou de rotation de la troisième phalange.

2. Causes métaboliques

Certains déséquilibres hormonaux, tels que le syndrome métabolique équin (SME) et la maladie de Cushing, sont associés à un risque accru de fourbure.

  • Le syndrome métabolique équin se manifeste par une résistance à l’insuline, ce qui perturbe la régulation du sucre dans le sang et favorise l’apparition de la fourbure.
  • La maladie de Cushing, plus fréquente chez les chevaux âgés, entraîne une production excessive de cortisol, une hormone qui peut influer sur la santé des pieds et déclencher la maladie.

3. Perturbation de l’apport sanguin aux pieds

Certaines pratiques ou conditions de vie peuvent aussi perturber la circulation sanguine dans les pieds du cheval et favoriser l’apparition de la fourbure :

  • Un cheval sous corticostéroïdes pendant une longue période.
  • L’utilisation d’injections articulaires contenant des stéroïdes.
  • Une station debout prolongée, par exemple lors d’un long trajet en remorque.
  • Une surcharge d’un membre en raison d’une blessure à un autre pied.

4. Autres causes : maladies aiguës et toxines

Les maladies comme les coliques, la pneumonie, la fièvre équine du Potomac, ou encore des problèmes gastro-intestinaux peuvent également favoriser la fourbure. Ces affections entraînent une propagation d’endotoxines dans le sang, qui viennent perturber la circulation sanguine dans les pieds.

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De plus, l’exposition aux copeaux de noyer noir, présents parfois dans les litières des écuries, est connue pour provoquer la fourbure en raison de la toxicité de ces copeaux pour les chevaux.

Les symptômes de la fourbure chez le cheval

La fourbure peut se manifester par des symptômes subtils au début, mais plus elle progresse, plus les signes deviennent évidents. Voici quelques signes courants à surveiller chez votre cheval :

  • Changement de posture : le cheval peut adopter une posture anormale, cherchant à soulager la douleur dans ses antérieurs en reportant son poids vers l’arrière.
  • Boiterie : un cheval atteint de fourbure peut boiter ou marcher de manière hésitante, comme s’il « marchait sur des œufs ».
  • Sabots chauds : les sabots, en particulier la paroi et la couronne, peuvent devenir anormalement chauds.
  • Accélération du pouls digité : un pouls perceptible au niveau des pieds est souvent un signe d’inflammation.
  • Déformation du sabot : à long terme, la fourbure peut entraîner des déformations visibles des sabots, notamment l’apparition de stries transversales.

Si vous observez ces symptômes chez votre cheval, il est essentiel de consulter un vétérinaire au plus vite. Un diagnostic précoce peut faire une grande différence dans le traitement et la récupération de l’animal.

Le diagnostic et le traitement de la fourbure

Diagnostic

Pour diagnostiquer la fourbure, le vétérinaire effectuera un examen physique complet et évaluera la boiterie de l’animal. Des radiographies peuvent être réalisées pour vérifier si la phalange distale s’est déplacée ou si des dommages structurels sont présents dans le pied. Des analyses sanguines peuvent également être nécessaires pour mesurer l’inflammation ou vérifier la présence de troubles métaboliques sous-jacents.

Traitement

Le traitement de la fourbure dépendra de la cause et de la gravité de la maladie. Voici quelques options courantes :

  1. Alimentation contrôlée : en cas de fourbure causée par un excès alimentaire, une diète stricte doit être mise en place pour éviter toute aggravation de la situation. Les glucides doivent être réduits au maximum.
  2. Cryothérapie : l’application de glace sur les pieds du cheval est une méthode efficace pour réduire l’inflammation et la douleur. La cryothérapie prolongée aide à limiter les dommages aux tissus en rétablissant une meilleure circulation sanguine.
  3. Médicaments anti-inflammatoires : des médicaments peuvent être administrés pour contrôler la douleur et réduire l’inflammation. L’aspirine, par exemple, peut être utilisée pour fluidifier le sang et favoriser une meilleure circulation.
  4. Parage et ferrure corrective : dans les cas chroniques, un maréchal-ferrant peut intervenir pour parer le sabot et poser une ferrure spéciale visant à soulager la pression sur les pieds et à améliorer le confort du cheval.
  5. Chirurgie : dans les cas graves, une intervention chirurgicale sur le tendon fléchisseur profond peut être nécessaire pour réduire la tension dans le pied et empêcher la rotation de l’os.
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Comment prévenir la fourbure chez le cheval ?

La prévention de la fourbure repose principalement sur une gestion rigoureuse de l’alimentation et de l’environnement du cheval.

1. Surveillance alimentaire

Évitez de donner à votre cheval des aliments riches en sucre, comme des céréales ou de l’herbe fraîche en excès. Si votre cheval est sujet aux troubles métaboliques, adaptez son régime pour limiter l’apport en amidon et en glucides non structuraux.

2. Surveillance du poids

Gardez un œil sur l’état de la condition corporelle de votre cheval. Un cheval en surpoids est plus susceptible de développer une fourbure. Si nécessaire, travaillez avec un vétérinaire ou un nutritionniste pour ajuster le régime alimentaire et faire perdre du poids à votre cheval de manière saine.

3. Soins réguliers des sabots

Assurez-vous que les sabots de votre cheval sont bien entretenus et parés régulièrement. Des sabots en bonne santé sont moins susceptibles de souffrir de stress excessif, ce qui réduit le risque de fourbure.

4. Surveillance des maladies métaboliques

Si votre cheval est atteint de la maladie de Cushing ou du syndrome métabolique équin, suivez un plan de traitement et effectuez des examens réguliers pour contrôler ces affections et minimiser les risques pour la santé des pieds.

Conclusion

La fourbure est une maladie grave qui nécessite une attention particulière de la part des propriétaires de chevaux. Si elle n’est pas traitée rapidement, elle peut entraîner des complications graves et affecter durablement la qualité de vie de l’animal. Heureusement, avec une bonne gestion alimentaire, des soins appropriés et une surveillance régulière, il est possible de prévenir cette maladie et de garantir que votre cheval reste en bonne santé.

Si vous avez déjà fait face à la fourbure avec votre cheval ou si vous avez des questions, n’hésitez pas à partager vos expériences dans les commentaires. Les discussions entre passionnés peuvent aider à mieux comprendre cette affection et à protéger nos compagnons équins.