Les rats et les souris, bien qu’ils soient souvent perçus comme des nuisibles, sont des animaux fascinants aux caractéristiques uniques. Que ce soit dans les foyers ou en milieu sauvage, ces petits mammifères partagent un certain nombre de traits communs tout en ayant des différences majeures. Dans cet article, nous allons explorer ces différences de manière détaillée pour mieux comprendre ces créatures souvent mal comprises et comment adapter notre attitude à leur égard.
Origines et classification : Rats vs. Souris
Tout d’abord, il est important de comprendre que rats et souris appartiennent à la grande famille des Muridés. Cependant, ils appartiennent à des genres différents. Les rats appartiennent au genre Rattus, tandis que les souris font partie du genre Mus. Cela peut sembler être une petite distinction, mais elle a des implications majeures sur leur comportement, leur habitat, et leur mode de vie.
Les scientifiques ont montré que le genre Mus est subdivisé en quatre sous-genres basés sur des différences génétiques et géographiques : Coelomys, Pyromys, Nannomys, et Mus. Ces divergences auraient eu lieu il y a environ 1,7 million d’années. En ce qui concerne les rats, l’espèce la plus commune est le rat brun (Rattus norvegicus), tandis que pour les souris, c’est la souris domestique (Mus musculus) qui est la plus répandue.
Les différences de taille : Un facteur clé
L’une des distinctions les plus évidentes entre un rat et une souris réside dans leur taille. Une souris domestique mesure généralement entre 6 et 11 cm de long et pèse de 14 à 31 grammes, tandis que le rat brun peut mesurer de 19 à 30 cm pour un poids allant de 230 à 500 grammes. La queue des deux animaux est également différente en termes de proportion : chez le rat, la queue est généralement aussi longue que le corps, tandis que chez la souris, la queue peut parfois être plus longue.
Cette différence de taille influence non seulement leur comportement, mais aussi leur manière de se déplacer et d’explorer leur environnement. Un rat brun, par exemple, peut paraître plus imposant et difficile à capturer qu’une petite souris, qui peut se faufiler dans des espaces restreints avec une facilité déconcertante.
La queue : Plus qu’un simple appendice
La queue des rats et des souris ne sert pas seulement à maintenir leur équilibre, elle joue également un rôle crucial dans la régulation de la température corporelle. Ces animaux ne transpirant pas, ils évacuent l’excès de chaleur par les vaisseaux sanguins situés dans leur queue. Les deux animaux peuvent également utiliser leur queue pour s’accrocher à des objets, bien qu’elle ne soit pas véritablement préhensile. C’est un outil multifonctionnel qui leur permet de se déplacer avec agilité.
Différences dans le pelage et les couleurs
Un autre élément clé pour distinguer un rat d’une souris est leur pelage. Les souris domestiques ont généralement un pelage clair, souvent de couleur grise ou brune avec un ventre plus pâle. Ce fameux “gris souris” est d’ailleurs devenu un terme commun pour décrire une teinte bien précise.
Les rats, quant à eux, présentent un pelage plus foncé, allant du brun au noir. Cette différence de couleur est un indice visuel immédiat pour savoir quel animal est en train de courir dans votre grenier ou jardin.
Différences alimentaires : Que mangent les rats et les souris ?
Bien que les deux espèces soient omnivores, elles ont des préférences alimentaires distinctes. Les souris préfèrent les graines et peuvent survivre avec une très faible consommation d’eau, environ 3 ml par jour. En revanche, les rats, notamment le rat brun, ont besoin de beaucoup plus d’eau – jusqu’à 60 ml par jour – et s’intéressent à une variété plus large d’aliments, y compris des fruits juteux et des protéines animales.
Les rats sont aussi plus aventureux lorsqu’il s’agit de chercher de la nourriture, n’hésitant pas à explorer de nouveaux endroits, ce qui les rend parfois plus difficiles à contrôler. Les souris, quant à elles, sont plus casanières, préférant se nourrir à partir de sources identifiées et familières, ce qui rend leur comportement un peu plus prévisible.
Impact des différences dentaires
Les rats et les souris ont tous deux des incisives à croissance continue, ce qui signifie qu’ils doivent constamment ronger pour éviter que leurs dents ne deviennent trop longues. Cependant, la forme des incisives diffère légèrement. Les dents des souris, par exemple, sont légèrement courbées, ce qui leur donne un mode de mastication différent des rats. Cela se reflète également dans les dommages qu’ils causent : les morsures des rats laissent des coupes nettes, tandis que les souris tendent à grignoter de manière plus irrégulière.
Les déjections : Comment différencier les excréments de rats et de souris
L’une des méthodes les plus efficaces pour savoir si votre maison est infestée par des rats ou des souris est d’examiner leurs déjections. C’est un indicateur clé, car les deux animaux laissent des excréments bien distincts en termes de taille et de forme.
Les excréments de souris sont plus petits, mesurant entre 3 et 6 mm, et ont des extrémités légèrement pointues. En revanche, ceux des rats sont beaucoup plus grands, allant de 1 à 2 cm, et ont une forme plus arrondie, souvent comparée à des ballons de rugby allongés. De plus, les crottes de rats dégagent une forte odeur d’ammoniaque, tandis que celles des souris sont moins odorantes.
Un autre aspect à noter est la quantité d’excréments produits. Une souris peut laisser jusqu’à 80 crottes par jour, souvent regroupées en tas, tandis qu’un rat en laissera environ 40. Cette accumulation rapide peut devenir un problème sanitaire si elle n’est pas traitée rapidement.
Les traces et les empreintes : Un autre moyen de les différencier
En plus des déjections, les rats et les souris laissent d’autres traces derrière eux, notamment des empreintes. Les pattes d’un rat brun sont pourvues de coussinets qui laissent une trace huileuse sur le sol. De plus, comme ce rat se déplace souvent ventre à terre, son pelage frotte contre les surfaces, laissant des traînées de graisse. Les souris, quant à elles, laissent des empreintes beaucoup plus petites et moins visibles, bien que tout aussi grasses.
Le rat brun est également plus susceptible de se trouver dans les canalisations ou les zones extérieures, tandis que la souris préfère les espaces calmes comme les faux plafonds ou les planchers. Quant au rat noir, c’est un grimpeur exceptionnel qui peut facilement atteindre des hauteurs dans les bâtiments, y compris les toits des immeubles.
Reproduction : Un rythme différent
Le cycle de reproduction des rats et des souris diffère également, bien que les deux espèces aient une capacité impressionnante à se multiplier rapidement. Une souris femelle atteint la maturité sexuelle en 45 jours seulement et peut avoir jusqu’à 8 portées par an, chaque portée comptant entre 4 et 8 petits. En un an, une seule souris femelle peut donc donner naissance à environ 25 000 souriceaux.
De leur côté, les rats se reproduisent également à un rythme rapide, bien que leur cycle soit un peu plus long. Une rate atteint la maturité sexuelle en environ 6 semaines, mais il est souvent conseillé d’attendre environ 5 mois si vous avez adopté un rat domestique, afin de respecter sa croissance. Chaque rate peut avoir entre 3 et 6 portées par an, chaque portée comportant entre 6 et 12 petits. Ainsi, une seule rate peut donner naissance à environ 5 000 ratons en un an.
Rats ou souris, ces petits rongeurs ont chacun leur place dans l’écosystème
Bien que les rats et les souris soient souvent perçus de manière négative, ces petits rongeurs jouent un rôle important dans l’écosystème. Ils sont une source de nourriture pour de nombreux prédateurs et contribuent à la dispersion des graines dans la nature. Comprendre leurs différences peut non seulement nous aider à mieux coexister avec eux, mais aussi à prendre des mesures adaptées pour les gérer dans nos environnements.
Que vous ayez affaire à une infestation de rats ou de souris, il est essentiel de bien les identifier afin de mettre en place les méthodes de contrôle les plus efficaces. Avec une compréhension claire de leurs comportements et de leurs besoins, il est possible de limiter leur présence sans perturber l’équilibre de l’environnement.