La chasse à la baleine : trois pays qui continuent malgré les interdictions

La chasse à la baleine est une pratique ancienne qui remonte à des siècles et qui a eu des conséquences désastreuses sur certaines espèces, les amenant au bord de l’extinction. Alors que la majorité des pays ont cessé cette activité depuis la mise en place d’un moratoire en 1986, trois nations – le Japon, la Norvège et l’Islande – continuent de chasser ces géants des mers. Cet article vous plonge dans les raisons, les implications et les conséquences de cette chasse aujourd’hui, ainsi que dans la manière dont elle persiste malgré les interdictions internationales.

Histoire et interdictions de la chasse à la baleine

La mise en place du moratoire en 1986

Pour comprendre la situation actuelle, il est essentiel de revenir sur l’histoire de la chasse à la baleine et sur les efforts de la communauté internationale pour la réguler. En 1948, la Commission Baleinière Internationale (CBI) a été créée pour gérer les stocks de baleines, face à des populations en déclin rapide à cause de la chasse intensive. Cependant, ce n’est qu’en 1986 que la CBI a adopté un moratoire interdisant la chasse commerciale. L’objectif principal était de donner aux populations de baleines le temps de se reconstituer après des décennies d’exploitation excessive.

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3 pays qui chassent encore la baleine !

Pourquoi certaines nations continuent-elles de chasser la baleine ?

Malgré le moratoire, certains pays ont continué la chasse en invoquant divers arguments. La Norvège et l’Islande ont exercé leur droit de faire objection au moratoire, permettant ainsi à leurs flottes de baleiniers de poursuivre leurs activités. Le Japon, de son côté, a exploité une faille en lançant un programme de chasse « scientifique » qui lui permettait de chasser des baleines à des fins prétendument non commerciales.

Les trois pays qui chassent encore la baleine

1. Le Japon : Entre tradition et identité nationale

Au Japon, la chasse à la baleine est une pratique culturelle et traditionnelle qui remonte à plusieurs siècles. Elle a même servi de source alimentaire majeure pour la population pendant la Seconde Guerre mondiale. Bien que le Japon ait initialement signé le moratoire en 1986, le pays a par la suite initié des expéditions scientifiques pour continuer à chasser la baleine. Cependant, de nombreux critiques, dont la Cour Internationale de Justice en 2014, ont dénoncé ces expéditions comme une couverture pour une chasse commerciale.

En 2019, le Japon a officiellement quitté la CBI et a repris la chasse commerciale dans ses eaux territoriales. Pour beaucoup de Japonais, cette action représente une affirmation de leur souveraineté et de leur identité culturelle. Cependant, la chasse suscite aussi des débats internes, avec une population divisée entre l’importance des traditions et la sensibilisation croissante aux questions de bien-être animal.

2. La Norvège : Le plus grand chasseur de baleines au monde

La Norvège a une longue histoire de chasse à la baleine, remontant à l’époque des Vikings. Dans les années 1980, la Norvège était l’un des principaux producteurs d’huile de baleine au monde. Bien qu’elle ait cessé ses activités commerciales après le moratoire de 1986, la Norvège a repris la chasse dès 1993, arguant que la population de rorquals communs n’était pas en danger.

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Aujourd’hui, la Norvège continue de fixer un quota annuel de baleines à capturer, avec un chiffre atteignant près de 999 individus en certaines années. La majorité de cette viande est consommée localement, bien que l’intérêt pour ce produit ait décliné. Les rapports de la CBI montrent que la chasse en Norvège est souvent cruelle, des baleines pouvant agoniser pendant plusieurs minutes avant de mourir. En outre, environ 70 % des animaux tués sont des femelles, dont beaucoup sont enceintes, ce qui soulève des préoccupations concernant la reproduction et la durabilité des populations.

3. L’Islande : Tradition et pression internationale

L’Islande, elle aussi, possède une riche histoire de chasse à la baleine, bien que la pratique ait été suspendue pendant plusieurs années suite à la pression internationale. Le pays a quitté la CBI en 1992 pour protester contre le moratoire, mais a ensuite rejoint l’organisation avec une réserve qui lui permet de continuer la chasse. En Islande, la chasse est majoritairement orientée vers deux espèces : le rorqual commun et le petit rorqual.

Les baleiniers islandais sont soumis à de nouvelles réglementations depuis 2023, notamment l’obligation de filmer leurs chasses et d’accueillir des vétérinaires à bord pour assurer le bien-être animal. Toutefois, ces restrictions n’ont pas apaisé toutes les critiques, et la dernière société de chasse en activité dans le pays envisage de mettre fin à ses activités d’ici 2024, citant une baisse de rentabilité.

À quoi sert la chasse à la baleine aujourd’hui ?

Une utilisation culinaire et culturelle

Malgré le déclin de la demande mondiale, la chair de baleine reste un mets traditionnel dans les trois pays mentionnés. Au Japon, elle est servie dans certains restaurants et est perçue comme un aliment riche en protéines et en nutriments. En Norvège et en Islande, la viande de baleine est également consommée, bien qu’elle ait perdu de sa popularité.

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La chasse scientifique et les autres utilisations

Outre la consommation directe, certains pays justifient encore la chasse à des fins scientifiques, même si cela a été largement critiqué. Dans le passé, les produits dérivés de la baleine ont été utilisés pour produire des huiles, du savon et des cosmétiques. Cependant, ces usages ont considérablement diminué avec l’essor des alternatives à base de pétrole.

La rentabilité et les perspectives d’avenir de la chasse à la baleine

Déclin de la demande et fermetures d’industries

Avec la sensibilisation croissante du public aux questions de bien-être animal et l’évolution des mentalités, la demande pour les produits dérivés de la baleine a chuté. De plus, les jeunes générations dans ces pays ne consomment plus autant de viande de baleine, et certains considèrent même la chasse comme un vestige du passé. En Islande, les stocks de viande de baleine invendus ont augmenté, ce qui a poussé certains industriels à cesser leurs activités.

Vers un avenir sans chasse ?

Bien que la chasse à la baleine ait une signification culturelle pour certains, la réalité économique et les pressions internationales poussent ces pays à reconsidérer leurs pratiques. En Islande, la majorité de la population s’oppose désormais à la chasse, et la tendance est similaire en Norvège. Quant au Japon, la chasse commerciale est de moins en moins rentable, et de nombreux experts estiment que cette pratique pourrait s’éteindre dans les décennies à venir.

Un dilemme entre tradition et protection de la faune

La chasse à la baleine reste un sujet controversé, à la croisée de la tradition culturelle, de la protection de la biodiversité et des droits de l’homme. Si certains pays justifient encore cette pratique au nom de la culture et de l’identité nationale, il est clair que les mentalités évoluent.

L’avenir de la chasse à la baleine est incertain, mais l’augmentation des réglementations et la prise de conscience environnementale mondiale laissent entrevoir une possible fin à cette tradition. En fin de compte, l’importance de la protection des espèces menacées et la préservation de notre écosystème doivent être au centre de la réflexion. Les pays qui continuent cette pratique peuvent trouver des moyens de célébrer et de préserver leurs traditions d’une manière qui respecte la vie marine et favorise un avenir durable.