La Société Protectrice des Animaux, plus communément appelée SPA, est une institution de bienfaisance qui, depuis sa création il y a près de 175 ans, œuvre sans relâche pour la défense et la protection des animaux. Depuis ses débuts, elle a contribué à la mise en place de lois cruciales et elle continue de mener un combat pour le respect des droits des animaux. Cet article revient sur l’histoire de la SPA, ses missions, ses réalisations et les lois qu’elle a aidé à instaurer pour améliorer le bien-être animal.
L’origine de la SPA : une mission née de la compassion
Naissance d’une idée : protéger les chevaux maltraités
L’idée de fonder la SPA est venue de deux hommes aux convictions humanistes profondes, les docteurs Pierre Dumont de Monteux et Étienne Pariset. Ils furent particulièrement outrés par les mauvais traitements infligés aux chevaux dans les rues de Paris au milieu du XIXe siècle. À cette époque, les cochers étaient souvent brutaux envers leurs animaux, et aucune législation ne les protégeait.
Inspirés par une organisation similaire à Londres, ces deux médecins fondent la SPA le 2 décembre 1845. Leur objectif était clair : sensibiliser le public à la cruauté envers les animaux et offrir un refuge à ceux qui en avaient besoin. Quinze ans plus tard, en 1860, l’importance de leur travail est officiellement reconnue lorsque la SPA est déclarée d’utilité publique par Napoléon III.
Les premiers refuges et les premiers succès
Le tout premier refuge de la SPA a vu le jour à Gennevilliers en 1903, grâce à un appel lancé par l’écrivain Guy de Maupassant, lui-même touché par la cause animale. Ce refuge représentait une grande avancée à l’époque, offrant aux animaux abandonnés ou maltraités un endroit où ils pouvaient recevoir les soins et l’amour dont ils avaient besoin. En 1945, la SPA étend son action en ouvrant son premier dispensaire à Paris, permettant ainsi aux animaux malades de recevoir des soins vétérinaires gratuits.
Aujourd’hui, la SPA continue de grandir et de s’adapter aux besoins de la société. Elle protège non seulement les chevaux, mais aussi les chiens, les chats, et même les Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) comme les lapins, les oiseaux, et divers reptiles. Cette extension de ses services permet de répondre à une variété de besoins, montrant ainsi l’engagement de l’institution pour le bien-être de tous les animaux.
La SPA en chiffres : une action d’envergure
Les statistiques de la SPA
La SPA recueille chaque année des milliers d’animaux abandonnés ou maltraités. Rien qu’en 2018, elle a accueilli plus de 44 000 animaux dans ses 62 refuges et maisons répartis sur l’ensemble du territoire français. Sur ces 44 000 animaux, plus de 39 000 ont trouvé une nouvelle famille grâce aux efforts de l’institution et de ses bénévoles.
Pour financer ses actions, la SPA dépend entièrement des dons et legs de ses donateurs. Environ 53 millions d’euros sont collectés chaque année pour couvrir les coûts de fonctionnement, les frais de personnel, et les projets de recherche. L’organisation emploie environ 4 000 bénévoles qui participent activement à ses opérations de secours, de sensibilisation et de soins.
Les activités de la SPA
Parmi les nombreuses actions de la SPA, l’une des plus significatives est sa cellule anti-trafic, créée en 1993. Cette unité mène près de 6 000 enquêtes par an pour lutter contre les circuits mafieux et les élevages clandestins qui exploitent les animaux. Cette initiative permet non seulement de sauver des milliers d’animaux chaque année, mais aussi de sensibiliser le public aux dangers des élevages illégaux.
En outre, la SPA consacre une partie de ses ressources à la stérilisation des animaux, un moyen efficace de réduire la population animale errante et d’éviter de nombreux abandons. Par exemple, en 2018, près de 2 700 stérilisations ont été réalisées, principalement chez les chats.
Les lois en faveur des animaux : un combat mené par la SPA
Les premières lois pour la protection animale
La première grande avancée législative pour la protection animale en France a eu lieu en 1850 avec la loi Grammont, qui condamnait les actes de cruauté envers les animaux domestiques, mais uniquement s’ils étaient perpétrés en public. Cette loi marque le début de la reconnaissance officielle du bien-être animal, même si elle n’était pas encore complète. Il faudra attendre 1959 pour que la protection des animaux soit élargie au domaine privé grâce au décret Michelet.
La Déclaration universelle des droits de l’animal
En 1978, l’UNESCO adopte la Déclaration universelle des droits de l’animal, un document crucial qui reconnaît la sensibilité et les droits fondamentaux des animaux. Cette déclaration, bien que symbolique, a eu un impact majeur sur la perception publique des animaux et a inspiré des réformes juridiques dans de nombreux pays.
Les avancées récentes en matière de protection animale
En 1994, la France intègre dans son Code pénal une loi qui réprime les actes de cruauté envers les animaux, suivie en 2015 d’une avancée majeure avec la reconnaissance des animaux en tant qu’« êtres vivants doués de sensibilité ». Cette loi renforce la capacité des institutions comme la SPA à défendre les droits des animaux et à faire entendre leur voix dans les instances juridiques.
L’opposition de la SPA à l’euthanasie
La SPA s’oppose fermement à l’euthanasie des animaux, sauf en cas de souffrance insupportable. Cette position illustre l’engagement de la SPA pour une approche respectueuse et éthique envers tous les êtres vivants. Elle encourage également la mise en place de pratiques de stérilisation pour contrôler les populations animales sans recours à l’euthanasie.
L’avenir de la SPA : les défis de demain
Sensibiliser les nouvelles générations
L’un des grands objectifs de la SPA est d’éduquer et de sensibiliser les nouvelles générations aux besoins des animaux. Grâce à des programmes éducatifs, des visites de refuges et des campagnes de communication, la SPA cherche à encourager une prise de conscience collective sur l’importance de la protection animale.
Améliorer les conditions de vie des animaux en captivité
La SPA s’engage également à promouvoir des améliorations dans les conditions de vie des animaux, notamment en captivité. Elle collabore avec des organisations internationales et des experts pour développer des programmes visant à enrichir l’environnement des animaux captifs, qu’il s’agisse d’animaux sauvés de l’industrie du divertissement ou d’animaux de laboratoire.
Poursuivre le combat contre l’abandon
Enfin, l’abandon des animaux reste l’un des plus grands défis pour la SPA. Chaque année, des milliers d’animaux sont laissés pour compte. Pour lutter contre ce fléau, la SPA met en place des campagnes de sensibilisation pour rappeler aux propriétaires qu’adopter un animal est un engagement à long terme. Elle propose également des solutions de garde temporaire pour les propriétaires en difficulté, afin de réduire le nombre d’abandons.
Un avenir prometteur pour la SPA
La Société Protectrice des Animaux a parcouru un long chemin depuis sa création en 1845. Grâce à des siècles de lutte et de persévérance, elle est devenue l’un des principaux acteurs de la protection animale en France. Aujourd’hui, elle continue de faire entendre la voix des animaux, de sensibiliser le public et de promouvoir un avenir où le bien-être animal est une priorité.
