La tremblante du mouton : Comprendre la maladie et savoir comment réagir

La tremblante du mouton, aussi appelée scrapie, est une maladie redoutable qui affecte les moutons et les chèvres. Cette maladie neurodégénérative existe depuis le XVIIIe siècle et continue de représenter un grave danger pour les élevages d’ovins et de caprins. Bien que la maladie soit relativement rare, son caractère mortel et l’absence de traitement la rendent particulièrement préoccupante pour les éleveurs. Dans cet article, nous allons explorer en détail ce qu’est la tremblante du mouton, ses symptômes, ses modes de transmission, ainsi que les mesures de prévention à mettre en place.

Qu’est-ce que la tremblante du mouton ?

La tremblante du mouton fait partie des encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles (ESST), un groupe de maladies qui affectent le cerveau des animaux. Le terme « tremblante » provient des symptômes visibles chez les animaux atteints, qui manifestent des tremblements et des mouvements désordonnés.

Tremblante du mouton : symptômes, causes, traitement et prévention

Définition de la tremblante du mouton

La tremblante est une maladie dégénérative qui s’attaque au cerveau et au système nerveux des animaux. En raison de la progression lente de la maladie, elle est qualifiée de subaiguë, ce qui signifie que les symptômes apparaissent progressivement et s’aggravent jusqu’à la mort de l’animal. Cette maladie a un impact destructeur sur le cerveau, qui prend un aspect spongieux en raison de la présence de nombreux trous microscopiques, semblables à une éponge.

Bien qu’elle soit connue depuis 1732, la tremblante reste mystérieuse à bien des égards, notamment concernant ses causes exactes et les mécanismes précis de transmission. Une chose est certaine : une fois les symptômes visibles, la maladie est irréversible et conduit fatalement à la mort.

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Quelles sont les causes de la tremblante du mouton ?

L’origine de la maladie : le prion

La cause principale de la tremblante du mouton est une protéine anormale appelée prion. Contrairement aux virus ou bactéries qui déclenchent la plupart des maladies, les prions sont des protéines mal repliées qui s’accumulent dans le cerveau de l’animal, provoquant la destruction des cellules nerveuses. Ces protéines anormales résistent aux enzymes, empêchant leur dégradation naturelle. Au fil du temps, cette accumulation entraîne des lésions spongiformes dans le cerveau, d’où le nom de la maladie.

Bien que les prions soient responsables de plusieurs maladies neurodégénératives chez les animaux (comme la maladie de la vache folle chez les bovins), leur mode de fonctionnement reste complexe et difficile à comprendre. Ce qui rend la tremblante d’autant plus redoutable, c’est la capacité des prions à se transmettre d’un animal à un autre, notamment lors de la mise bas ou par contact avec des matières contaminées.

Comment se transmet la tremblante du mouton ?

La transmission de la tremblante du mouton peut se faire de deux manières principales : la transmission horizontale et la transmission verticale.

Transmission horizontale

La transmission horizontale se produit lorsque la maladie est transmise de la mère à ses descendants, principalement via le placenta. En effet, les fluides et tissus placentaires contiennent souvent des prions infectieux, ce qui constitue une source majeure de contamination pour les jeunes agneaux. Lorsque d’autres animaux, particulièrement des congénères, entrent en contact avec ces fluides (en léchant le placenta ou les excréments lors de la mise bas), ils peuvent également être contaminés.

Transmission verticale

La transmission verticale, quant à elle, concerne principalement l’ingestion de matières contaminées. Les jeunes agneaux peuvent être infectés en buvant le lait de mères contaminées ou en consommant des aliments souillés par les excréments infectés. Le lait maternel peut donc devenir un vecteur de transmission du prion.

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Il est important de noter que les mâles peuvent contracter la maladie, mais ils ne la transmettent pas directement à leurs congénères, contrairement aux femelles. De plus, les gènes d’un mouton jouent un rôle crucial dans sa résistance à la maladie et influencent la durée d’incubation. C’est pourquoi certains moutons peuvent être porteurs du prion pendant plusieurs années avant de montrer des signes cliniques.

Quels sont les signes cliniques de la tremblante du mouton ?

La tremblante du mouton est une maladie insidieuse, car elle évolue très lentement. La période d’incubation peut s’étendre sur plusieurs mois, voire plusieurs années, ce qui rend le diagnostic précoce particulièrement difficile. En général, les animaux touchés sont âgés de 2 à 5 ans, mais des cas ont été observés chez des agneaux de seulement 7 mois. Une fois les symptômes apparus, la maladie progresse rapidement, entraînant la mort de l’animal en quelques semaines ou quelques mois.

Symptômes visibles chez les moutons atteints

Les signes cliniques varient, mais on observe généralement :

  • Des troubles locomoteurs : tremblements, perte de coordination, mouvements anormaux des pattes arrière (les « sauts de lapin ») ;
  • Une nervosité accrue : les animaux deviennent plus agités, claquent des dents, et peuvent se montrer agressifs ;
  • Des démangeaisons intenses : léchage et grattage excessifs, souvent au point de provoquer des lésions cutanées et une chute de la laine ;
  • Un amaigrissement : malgré une conservation de l’appétit, les animaux touchés perdent du poids et deviennent faibles ;
  • Un état de faiblesse générale : l’animal reste couché, incapable de se lever, et peut finalement mourir subitement.

En résumé, les signes de la tremblante sont principalement neurologiques et comportementaux. Dès l’apparition des premiers symptômes, la maladie progresse rapidement, et l’animal succombe généralement en moins de deux mois.

Diagnostic de la tremblante du mouton

Le diagnostic de la tremblante est délicat, car il n’est généralement pas possible de détecter la maladie avant la mort de l’animal. En effet, le diagnostic définitif repose sur l’analyse du tissu cérébral post-mortem. Lors de l’examen microscopique, les lésions spongiformes caractéristiques de la maladie sont clairement visibles dans l’encéphale.

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Il est également possible d’analyser d’autres tissus comme les amygdales, les ganglions lymphatiques ou la rate pour rechercher la présence de prions. Toutefois, ces tests ne sont pas toujours concluants, et un résultat négatif ne garantit pas que l’animal soit exempt de la maladie.

Comment prévenir la tremblante du mouton ?

La tremblante étant incurable et fatale, la prévention est essentielle pour protéger votre troupeau. Voici quelques mesures clés pour réduire les risques de contamination :

Sélection génétique

Certaines lignées de moutons sont naturellement plus résistantes à la tremblante en raison de leur constitution génétique. Il est donc important de sélectionner des animaux résistants pour la reproduction, afin de renforcer la robustesse de votre troupeau.

Surveillance et contrôle

En France, des programmes de surveillance ont été mis en place pour détecter la tremblante dans les élevages. Cela inclut des tests sur des animaux abattus ou morts à l’équarrissage, ainsi qu’un réseau de surveillance clinique pour les animaux présentant des signes nerveux. Si un cas suspect est détecté, un arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS) est appliqué à l’exploitation concernée.

Mesures d’hygiène

Lorsqu’un cas de tremblante est suspecté ou confirmé, il est essentiel d’isoler les animaux malades et de détruire immédiatement les placentas, litières et autres matériaux contaminés. De plus, il est fortement déconseillé de laisser les petits allaiter les mères potentiellement infectées, afin de limiter la transmission verticale.

Conclusion

La tremblante du mouton est une maladie dévastatrice pour les élevages d’ovins et de caprins. Bien que la recherche sur les prions et la tremblante progresse, il n’existe toujours pas de traitement ni de vaccin pour cette maladie. La clé réside dans la prévention, la surveillance et la gestion rigoureuse des troupeaux.

En tant qu’éleveur ou amateur de moutons, il est essentiel de rester vigilant et de connaître les signes avant-coureurs de la maladie. Une gestion proactive, combinée à des pratiques d’élevage responsables, peut grandement contribuer à minimiser les risques pour votre troupeau.

Si vous avez des questions ou des expériences à partager concernant la tremblante du mouton, n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous. Ensemble, nous pouvons mieux protéger nos animaux de cette menace silencieuse.