Adopter un animal de compagnie, c’est s’engager pour la vie. Pourtant, chaque année, des milliers d’animaux sont abandonnés, particulièrement en été, au moment des départs en vacances. Cet acte irresponsable, immoral et désormais reconnu comme un crime, est malheureusement encore trop répandu. En 2017, par exemple, près de 60 000 chiens et chats ont été abandonnés en France. Pourtant, il existe des solutions pour éviter d’en arriver à de tels gestes. Cet article propose de réfléchir aux responsabilités liées à l’adoption, d’explorer les risques encourus par ceux qui abandonnent leur animal, et de comprendre comment sensibiliser davantage le public pour éviter cette tragédie.
Pourquoi adopter un animal ? Réfléchir avant de s’engager
Adopter un animal de compagnie est une décision qui ne doit jamais être prise à la légère. Cela implique de nombreuses responsabilités et des engagements à long terme. Avant de sauter le pas, il est essentiel de bien comprendre les besoins spécifiques de l’animal que l’on souhaite adopter et d’être prêt à y répondre, quelles que soient les circonstances.
Adopter pour les bonnes raisons
Adopter un animal, qu’il s’agisse d’un chien, d’un chat ou même d’un rongeur, doit être le fruit d’une décision réfléchie. La première question à se poser est : Pourquoi est-ce que je veux adopter cet animal ? Il est important de ne pas se laisser emporter par l’impulsivité ou la tendance à satisfaire un simple caprice. Par exemple, certains adoptent un chiot pour faire plaisir à leur enfant, mais ne mesurent pas l’ampleur de la tâche qui les attend.
En réalité, il faut être prêt à consacrer du temps, de l’attention et des ressources à son animal, tout au long de sa vie. Un animal, c’est un être vivant avec des besoins quotidiens, des contraintes et des responsabilités. En clair, si vous n’êtes pas certain de pouvoir assumer cette responsabilité, il vaut mieux ne pas adopter.
Attention aux effets de mode
Parfois, l’adoption peut être motivée par un effet de mode. Par exemple, après le succès de la série Game of Thrones, de nombreux Husky ont été adoptés parce que leur apparence ressemblait aux loups de la série. Cependant, ce type de chien demande beaucoup d’attention, d’exercice physique et un environnement adapté. De même, après la sortie du film Le Monde de Nemo, de nombreuses familles se sont procuré des poissons-clowns sans connaître les conditions spécifiques nécessaires à leur bien-être.
Adopter un animal simplement parce qu’il est « à la mode » n’est pas une raison légitime. Il est indispensable de se renseigner sur les caractéristiques de chaque espèce avant d’envisager une adoption.
Un engagement pour la vie
Adopter un animal ne se fait pas sur un coup de tête. C’est un engagement pour une dizaine, voire une quinzaine d’années ou plus, selon l’espèce. L’animal vous accompagnera à travers les hauts et les bas de la vie, il faudra être prêt à le soutenir en retour. Prendre soin d’un animal implique des dépenses (nourriture, soins vétérinaires, accessoires, etc.), du temps (promenades, jeux, toilettage) et une grande attention à son bien-être.
La première étape de la responsabilité consiste donc à bien s’informer sur l’animal que l’on souhaite adopter, ses besoins spécifiques, et à évaluer si l’on est prêt à s’engager sur la durée.
Les différents types d’abandon : ne pas tout confondre
Quand on parle d’abandon d’animaux, on pense souvent à des maîtres indignes qui laissent leur compagnon sur le bord de la route. Mais tous les abandons ne sont pas aussi cruels, même s’ils restent regrettables. Il existe des situations où les propriétaires se trouvent dans l’incapacité de garder leur animal et doivent envisager une solution responsable.
L’abandon cruel et irresponsable
Le type d’abandon le plus tristement célèbre est celui où l’animal est simplement laissé à son propre sort. On pense notamment aux animaux laissés dans la rue, dans des parcs, ou pire, sur le bord d’une route. Ces animaux se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes, sans nourriture ni abri, et sont exposés à de nombreux dangers, qu’il s’agisse de la circulation, de la faim ou des maladies.
Cet acte est non seulement irresponsable, mais aussi totalement inhumain. Laisser un animal dans une telle situation, c’est le condamner à une mort certaine ou à une existence de souffrances. Heureusement, la loi française punit sévèrement ce type d’abandon, que nous examinerons en détail plus tard.
Les abandons « contraints » : quand il n’y a pas d’autre choix
Dans certaines situations, des propriétaires aimants se retrouvent malheureusement contraints d’abandonner leur animal, malgré leur attachement. Par exemple, lorsqu’un animal montre des comportements agressifs envers un nouveau-né ou un autre membre vulnérable de la famille, la sécurité de chacun doit être prioritaire. Dans ces cas, après avoir tenté diverses solutions (consultation avec un comportementaliste animal, traitement médicamenteux, etc.), les propriétaires peuvent se résoudre à trouver une nouvelle maison pour leur compagnon.
Cependant, cet abandon ne se fait pas de manière irresponsable. Il existe des solutions adaptées pour éviter de simplement laisser l’animal à son propre sort. Par exemple, les associations de protection des animaux, comme la Société Protectrice des Animaux (SPA), permettent aux propriétaires de confier leur animal en remplissant un formulaire d’abandon. Cela permet à l’animal d’être pris en charge et de trouver une nouvelle famille.
L’adoption par un proche
Une autre option, moins douloureuse pour l’animal, est de trouver un nouveau maître parmi son entourage. Parfois, un ami ou un membre de la famille est prêt à prendre en charge l’animal et à lui offrir une nouvelle maison. Dans ce cas, il suffit de réaliser les démarches de changement de propriétaire auprès des autorités compétentes. Cette solution permet de s’assurer que l’animal est bien traité et qu’il reste dans un environnement familier.
Les risques légaux liés à l’abandon d’un animal
En France, abandonner un animal de compagnie n’est pas seulement un acte immoral, c’est également un crime sévèrement puni par la loi. Depuis la loi du 16 février 2015, les animaux sont reconnus comme des “êtres vivants doués de sensibilité”, et non plus comme de simples objets, ce qui a renforcé leur protection juridique.
La reconnaissance de la sensibilité animale
L’article 515-14 du Code civil reconnaît que les animaux sont des êtres sensibles, ce qui signifie que les actes de cruauté ou d’abandon sont passibles de lourdes sanctions. Cette évolution législative marque une prise de conscience importante : les animaux ne sont pas de simples biens que l’on peut jeter lorsqu’ils deviennent gênants.
Les sanctions encourues
Abandonner un animal de compagnie est considéré comme un acte de cruauté, puni par la loi. Si vous êtes reconnu coupable d’un tel acte, vous risquez jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende pouvant atteindre 30 000 €. Ces peines sévères sont nécessaires pour dissuader les comportements irresponsables et rappeler à chacun ses obligations envers les animaux.
La lutte contre l’abandon en France
Malgré les efforts législatifs et les campagnes de sensibilisation, le nombre d’animaux abandonnés reste alarmant en France. Chaque année, des milliers de chiens et de chats se retrouvent dans les refuges, victimes d’abandons. Pour lutter contre ce fléau, il est essentiel de sensibiliser le grand public et de promouvoir l’adoption responsable. Les campagnes menées par des associations comme la SPA, ainsi que les initiatives locales, contribuent à éduquer les propriétaires et à encourager la stérilisation, la vaccination, et la mise en place de systèmes de garde d’animaux pendant les vacances.
Sensibiliser pour prévenir l’abandon
La meilleure manière de lutter contre l’abandon d’animaux est de sensibiliser le public aux responsabilités liées à l’adoption. De nombreux propriétaires ne mesurent pas les implications à long terme et finissent par abandonner leur animal face à des difficultés qu’ils n’avaient pas anticipées. Voici quelques idées pour sensibiliser davantage et prévenir l’abandon.
Informer dès l’adoption
Les refuges et les éleveurs jouent un rôle clé dans l’éducation des futurs propriétaires. Il est essentiel qu’ils informent les adoptants sur les besoins spécifiques de chaque animal, les soins nécessaires, les coûts à prévoir, ainsi que les contraintes liées à chaque espèce. Une adoption responsable passe par une compréhension complète des besoins de l’animal.
Encourager la planification
Avant d’adopter un animal, il est utile de prévoir des solutions pour des situations imprévues. Par exemple, que faire de votre animal pendant les vacances ? Quelles solutions en cas de déménagement ? En anticipant ces éventualités, les propriétaires pourront éviter de se retrouver dans des situations où ils pensent que l’abandon est la seule option.
Soutenir les propriétaires en difficulté
Des solutions de soutien, telles que les services de garde d’animaux ou les aides financières pour les soins vétérinaires, peuvent aider les propriétaires en difficulté à garder leur compagnon. De plus, certaines associations proposent des consultations avec des comportementalistes pour aider à résoudre des problèmes de comportement avant que la situation ne devienne ingérable.
Adopter, c’est s’engager
En conclusion, adopter un animal de compagnie n’est pas une décision à prendre à la légère. C’est un engagement de plusieurs années, qui nécessite de la patience, des soins et beaucoup d’amour. Abandonner son animal, surtout dans des conditions cruelles, est non seulement un crime, mais aussi une trahison envers un être qui compte sur vous. Heureusement, des alternatives existent pour les propriétaires en difficulté, et il est crucial de sensibiliser davantage le public aux conséquences de l’abandon.
Pour tous ceux qui envisagent d’adopter un animal, prenez le temps de bien réfléchir à vos capacités et à vos responsabilités. Et si jamais vous connaissez quelqu’un qui pourrait être tenté par l’abandon, n’hésitez pas à lui rappeler les solutions disponibles et les risques encourus.
