L’araignée de mer : un crustacé fascinant de nos côtes

L’araignée de mer, bien que son nom puisse prêter à confusion, n’est pas une araignée, mais bien un crustacé décapode qui peuple les côtes européennes. Ce crabe imposant, doté de longues pattes fines, est très apprécié pour la qualité de sa chair et se trouve être l’un des fruits de mer les plus consommés en France. En effet, notre pays est le premier producteur mondial d’araignées de mer. Cependant, derrière ce mets délicat se cache un animal aux caractéristiques passionnantes et à la vie souvent méconnue. Partons à la découverte de ce crustacé étonnant, de son habitat à sa reproduction, en passant par ses méthodes de survie.

Qu’est-ce qu’une araignée de mer ?

L’araignée de mer appartient à la famille des majidés, une famille de crustacés décapodes qui partagent des caractéristiques communes, telles qu’une carapace triangulaire et des pattes longues et fines, rappelant vaguement les araignées terrestres. En France, on recense plusieurs espèces d’araignées de mer, mais deux d’entre elles sont particulièrement connues et prisées pour leur chair délicieuse : l’araignée de mer Atlantique (Maja brachydactyla) et la grande araignée de Méditerranée (Maja squinado).

Araignée de mer : qui est ce crabe ? Comment vit-il ?

Les principales espèces d’araignées de mer

  1. L’araignée de mer Atlantique (Maja brachydactyla) :
    Cette espèce est présente sur les côtes de l’Atlantique, notamment en Bretagne. Elle peut peser jusqu’à 3 kg et sa carapace atteint une longueur de 22 cm pour les plus gros individus. Son corps est recouvert de petites épines et ses pattes fines se terminent par de puissantes griffes. Les mâles, plus imposants que les femelles, possèdent des pinces blanches plus larges.
  2. La grande araignée de Méditerranée (Maja squinado) :
    Présente dans les eaux de la Méditerranée, cette araignée de mer peut également atteindre 3 kg, mais sa carapace est un peu plus grande que celle de son homologue Atlantique, atteignant jusqu’à 25 cm. Sa carapace, bombée et couronnée de larges épines, est d’une couleur variant entre le jaune, le marron et le rouge orangé. Contrairement à Maja brachydactyla, les pinces des mâles sont plus petites.
  3. La petite araignée de mer (Maja crispata) :
    Moins connue, cette petite espèce ne dépasse pas les 8 cm de longueur. Elle vit principalement dans les ports de Méditerranée et de l’Atlantique, où elle se cache dans les eaux peu profondes.
  4. L’araignée de mer hérissée (Neomaja goltziana) :
    Plus rare, cette espèce se distingue par ses longues épines qui entourent sa carapace en forme de poire. Elle mesure jusqu’à 11 cm de long et vit principalement dans les eaux méditerranéennes.
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Comment reconnaître une araignée de mer ?

Malgré leur ressemblance, des études morphologiques puis génétiques ont permis de distinguer clairement les deux principales espèces d’araignées de mer, Maja brachydactyla et Maja squinado, qui étaient autrefois regroupées sous une seule et même appellation.

Caractéristiques de l’araignée de mer Atlantique (Maja brachydactyla)

  • Taille : jusqu’à 22 cm de long et 3 kg.
  • Carapace : convexe, arrondie, avec des épines et des saillies piquantes sur les bords latéraux.
  • Pattes : longues et fines, se terminant par une griffe robuste. La première paire de pattes, plus épaisse, est équipée de pinces blanches.
  • Couleur : brun-rouge à brun-jaune.

Caractéristiques de la grande araignée de Méditerranée (Maja squinado)

  • Taille : jusqu’à 25 cm de long et 3 kg.
  • Carapace : plus grande et dotée de larges épines.
  • Pattes : la première paire est plus large, mais ses pinces sont moins imposantes que celles de Maja brachydactyla.
  • Couleur : allant du jaune au rouge orangé, en passant par des tons marrons.

Où vivent les araignées de mer ?

L’araignée de mer Atlantique (Maja brachydactyla) se trouve principalement dans les eaux tempérées de l’est de l’Atlantique, du nord de la Manche jusqu’aux côtes marocaines. Elle évolue entre la surface et 50 mètres de profondeur, sur des fonds rocheux et sableux, souvent en présence d’algues.

De son côté, la grande araignée de Méditerranée (Maja squinado) est endémique de la Méditerranée. On la retrouve jusqu’à 120 mètres de profondeur, où elle vit aussi bien sur des fonds sableux, rocheux ou parmi les plantes sous-marines.

Que mangent les araignées de mer ?

Ces crustacés omnivores ont un régime alimentaire varié. Leur menu se compose notamment de végétaux, tels que les algues, mais aussi de divers invertébrés, comme les étoiles de mer, les oursins, les concombres de mer ou encore les gastéropodes. Bien que leurs pinces soient peu adaptées pour briser des coquilles très dures, elles consomment également des bivalves, comme les moules, et ne dédaignent pas un poisson mort trouvé sur le fond marin.

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Les larves des araignées de mer, quant à elles, se nourrissent de plancton. Ce sont des animaux nocturnes qui sortent principalement à la tombée de la nuit pour se nourrir.

La mue : un processus vital pour les araignées de mer

Comme tous les crustacés, l’araignée de mer possède un exosquelette rigide qui la protège, mais qui l’empêche également de grandir. Pour se développer, elle doit donc passer par un processus de mue. Avant chaque mue, le crabe cesse de se nourrir et absorbe de l’eau pour gonfler et provoquer la rupture de sa carapace. Il s’en extrait ensuite, exposant ainsi son corps mou et vulnérable.

Ce processus, appelé exuviation, est suivi de la formation d’une nouvelle carapace, qui se solidifie grâce aux sels minéraux présents dans l’eau de mer. Pendant cette période de grande vulnérabilité, les araignées de mer se cachent pour échapper à leurs nombreux prédateurs.

À la différence d’autres crustacés, les araignées de mer ont une mue terminale. Cela signifie qu’une fois adultes, elles ne muent plus, ce qui raccourcit leur durée de vie, car elles ne peuvent plus réparer leur carapace en cas de dommage.

Comportement et mode de vie des araignées de mer

Les araignées de mer sont des animaux plutôt solitaires, qui se regroupent uniquement pendant la saison des amours ou lorsqu’elles sont vulnérables, comme lors des périodes de mue. Durant ces moments, elles forment parfois de véritables amoncellements de plusieurs dizaines d’individus dans des eaux peu profondes. Les mâles les plus gros se positionnent au-dessus du groupe pour se protéger.

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Ces crabes sont également connus pour leur capacité à se camoufler. Leur carapace est souvent recouverte d’algues et d’autres organismes marins, ce qui les aide à se fondre dans leur environnement et à échapper à leurs prédateurs.

La reproduction des araignées de mer

La reproduction des araignées de mer a généralement lieu juste après la mue de la femelle, lorsque sa carapace est encore molle. Le mâle chevauche alors la femelle et insère ses gonopodes (appendices reproducteurs) dans les ouvertures génitales de la femelle pour transférer son sperme. Ce processus peut durer plusieurs heures.

Après l’accouplement, la femelle pond entre 50 000 et 500 000 œufs, qu’elle fixe sous son abdomen à l’aide d’une substance adhésive. Les œufs incubent pendant environ trois mois avant d’éclore. Les jeunes larves, appelées zoés, se mêlent alors au zooplancton et subissent plusieurs mues avant de ressembler à des araignées de mer miniatures.

La protection des araignées de mer

Les araignées de mer, bien qu’elles ne soient pas considérées comme des espèces menacées, sont réglementées en termes de capture, en particulier en France, premier pays pêcheur de ces crustacés. La taille et la quantité de capture sont strictement contrôlées, que ce soit pour la pêche professionnelle ou pour la pêche de loisir.

Leur longévité est estimée entre 7 et 8 ans, mais leur survie dépend largement de la régulation de leur pêche et de la protection de leur habitat naturel.


Les araignées de mer, avec leurs longues pattes et leur allure imposante, sont des créatures fascinantes de nos côtes marines. Leur rôle dans l’écosystème marin, leur méthode de reproduction, et leur vulnérabilité lors des mues en font des animaux à la fois mystérieux et essentiels à préserver. Si vous avez déjà croisé l’une de ces créatures lors d’une plongée ou en cuisine, n’hésitez pas à partager vos expériences ou à poser vos questions dans les commentaires ci-dessous.