Le chien viverrin : à la découverte d’un canidé méconnu et invasif

Le chien viverrin, aussi connu sous le nom de tanuki au Japon, est un animal fascinant qui a récemment suscité l’intérêt en Europe. Ce mammifère, originaire d’Asie de l’Est, a été introduit en Europe à des fins commerciales, mais il est maintenant classé comme une espèce invasive. Dans cet article, nous allons explorer son histoire, son mode de vie et ses impacts sur les écosystèmes européens. Alors, que diriez-vous de découvrir ce mystérieux canidé ?

Qu’est-ce que le chien viverrin ?

Le chien viverrin (Nyctereutes procyonoides) est un canidé qui se distingue par son apparence unique, souvent comparée à celle d’un raton laveur, avec des traits rappelant également la martre. Originaire d’Asie, ce canidé est surtout connu au Japon, où il occupe une place particulière dans la culture et le folklore sous le nom de tanuki. On le retrouve dans de nombreux contes et légendes japonaises, où il est perçu comme un esprit espiègle, doté de pouvoirs magiques.

Chien viverrin : qui est-il ? Où vit-il ?

Description physique

Le chien viverrin ressemble à un petit renard, avec une taille de 50 à 70 cm de long pour un poids variant entre 4 et 10 kg. En été, son pelage est plus léger et moins dense, tandis qu’en hiver, il développe une épaisse couche de fourrure pour se protéger du froid. La fourrure du chien viverrin est bicolore : une couche intérieure laineuse grisâtre, recouverte d’une couche supérieure marquée de taches brunes, noires et rousses. Son masque facial foncé est caractéristique et rappelle celui d’un raton laveur, d’où son nom.

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Ses courtes pattes le différencient des autres canidés, lui donnant une allure plus trapue et l’apparence d’un animal qui pourrait appartenir à la famille des mustélidés, comme la martre.

L’introduction du chien viverrin en Europe

Originaire d’Asie de l’Est, le chien viverrin est natif de Chine, de Corée, et du Japon. Dans les années 1930, il a été introduit dans l’ancienne Union soviétique pour répondre à la demande de fourrure. Le succès de cette introduction a encouragé la libération de plusieurs milliers d’individus dans des pays voisins tels que la Pologne et la Finlande, facilitant ainsi son expansion rapide dans de nombreux pays européens.

Comment le chien viverrin est-il arrivé en France ?

En France, le chien viverrin a été aperçu pour la première fois en 1975 en Moselle, puis une autre observation a été faite en 1979 dans l’Aisne. Depuis, des populations établies ont été confirmées dans plusieurs régions, notamment en Alsace et en Lorraine. Deux théories expliquent cette présence :

  1. Expansion naturelle depuis les populations européennes centrales, notamment les populations allemandes et polonaises.
  2. Évasions accidentelles d’individus gardés en captivité dans des parcs zoologiques ou détenus par des particuliers.

Régime alimentaire et comportements de chasse

Le chien viverrin est un omnivore opportuniste qui adapte son régime en fonction des ressources disponibles. Il consomme de tout : des petits rongeurs comme les souris, des oiseaux, des amphibiens, des reptiles, mais également des baies, des fruits, et des champignons. En Europe, il peut également se nourrir de déchets près des zones habitées.

Son régime alimentaire varié lui permet de survivre dans des environnements variés. Au Japon, par exemple, il est courant de voir des chiens viverrins errer en périphérie des villes, à la recherche de restes de nourriture humaine. En Europe, il est capable de s’adapter facilement aux conditions locales, exploitant les mêmes ressources alimentaires que le renard ou le blaireau.

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Le mode de chasse du chien viverrin

Contrairement aux autres canidés, le chien viverrin n’a pas une grande vitesse de course et préfère adopter une approche discrète pour attraper ses proies. Il utilise son flair pour repérer sa nourriture, principalement en début de soirée, car il est un animal nocturne. Pendant la journée, il dort ou se repose dans des abris naturels, tels que des crevasses dans les arbres ou des terriers abandonnés par d’autres animaux.

Mode de vie et reproduction

Le chien viverrin a un mode de vie assez particulier. Solitaire par nature, il vit parfois en petits groupes familiaux ou en couples. Il est monogame et forme des liens de longue durée avec son partenaire. Le couple reste ensemble toute l’année, y compris pendant l’hiver, période durant laquelle ils entrent dans une sorte de torpeur hivernale. En effet, le chien viverrin est le seul canidé à hiberner, même si son hibernation est partielle. Durant cette période, il réduit son activité et ne sort que les jours où les températures sont plus clémentes.

La reproduction

Le chien viverrin s’accouple au mois de février, lorsque la saison froide prend fin. Après une gestation d’environ 60 jours, la femelle donne naissance à une portée de 3 à 7 petits. Ces derniers naissent aveugles et sans poils, et commencent à ouvrir les yeux au bout d’une semaine. Le mâle joue un rôle actif dans l’élevage des jeunes, cherchant de la nourriture pour la famille et surveillant le territoire.

Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle dès l’âge d’un an, ce qui permet à l’espèce de se reproduire rapidement et de croître en nombre, contribuant ainsi à son succès dans de nouveaux environnements.

Une espèce invasive en Europe

En raison de son succès dans les milieux européens, le chien viverrin est aujourd’hui considéré comme une espèce exotique envahissante (EEE). Il figure sur la liste des espèces préoccupantes pour l’Union européenne en raison des menaces qu’il représente pour la biodiversité locale. Sa présence a été associée à plusieurs impacts négatifs :

  1. Prédateurs d’oiseaux : Le chien viverrin est connu pour attaquer les oiseaux en période de nidification, en particulier les espèces qui nichent au sol.
  2. Destruction des écosystèmes : En tant que généraliste, il entre en compétition avec les espèces indigènes, comme le renard roux, pour la nourriture et les ressources.
  3. Risques pour la santé : Le chien viverrin est porteur de maladies zoonotiques comme la rage et l’échinococcose, ce qui peut représenter un danger pour les humains et les animaux domestiques.
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En France, le chien viverrin est soumis au droit de chasse et peut être piégé tout au long de l’année, en plus d’être inscrit dans la liste des espèces classées nuisibles. Ces mesures visent à contrôler sa population et à limiter son impact sur les écosystèmes européens.

La place du chien viverrin dans le folklore japonais

Dans la culture japonaise, le tanuki est perçu d’une manière très différente. Il est souvent représenté comme un esprit farceur et bienveillant, capable de se transformer et de tromper les humains. Les Japonais associent le tanuki à la prospérité et à la chance, et on trouve souvent des statues de cet animal devant les temples et les maisons.

L’influence culturelle

Au-delà des contes et légendes, le tanuki est également présent dans des œuvres modernes, notamment dans les jeux vidéo, les films d’animation et les mangas. Ces représentations ont contribué à populariser le chien viverrin au-delà des frontières du Japon, tout en donnant une image mythique et presque magique de l’animal.

Un animal unique à gérer avec précaution

Le chien viverrin est un animal fascinant et polyvalent qui illustre l’impact des espèces invasives. Bien que le folklore japonais lui donne une image positive, en Europe, il pose des défis écologiques. Les mesures de contrôle sont essentielles pour limiter ses effets sur les écosystèmes, mais il est tout aussi important de mieux comprendre cet animal et de sensibiliser le public à ses spécificités.

En somme, le chien viverrin nous rappelle la complexité de la nature et l’importance de préserver les équilibres naturels. En étant informés et en prenant des mesures adaptées, nous pouvons mieux cohabiter avec les espèces exotiques et protéger la biodiversité locale.