Quand on pense aux écureuils, on imagine souvent de petits rongeurs sautillant gracieusement de branche en branche, la queue en panache et les mouvements précis. Mais avez-vous déjà entendu parler des écureuils “volants” ? Ce terme peut paraître étonnant, surtout lorsqu’on sait que ces animaux ne possèdent pas d’ailes. Alors, l’écureuil volant est-il un mythe, ou existe-t-il réellement ? La réponse est fascinante et nous amène à explorer un monde méconnu, celui de différentes espèces d’animaux capables de planer, voire de “voler”. Dans cet article, nous vous invitons à découvrir les particularités de ces créatures aériennes étonnantes.
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ToggleQu’est-ce qu’un écureuil volant ?
Avant de se lancer dans les détails, clarifions ce que nous entendons par “écureuil volant”. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, l’écureuil volant ne vole pas comme un oiseau ou une chauve-souris. Il ne bat pas des ailes pour se déplacer, mais utilise une technique bien différente : le glissement aérien. Grâce à une membrane de peau, appelée patagium, ces écureuils peuvent se déplacer en planant d’un arbre à l’autre. Ils n’ont pas besoin de se poser au sol pour se déplacer, ce qui leur permet de fuir rapidement les prédateurs ou de parcourir de longues distances sans gaspiller d’énergie.
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Cependant, le terme “écureuil volant” englobe en réalité plusieurs espèces appartenant à des familles différentes, chacune ayant ses propres caractéristiques.
Les véritables écureuils volants : Les Ptéromyinés
Les véritables écureuils volants, ou Ptéromyinés, appartiennent à la famille des Sciuridés, la même que les écureuils terrestres et arboricoles que nous connaissons tous. Cependant, ces écureuils ont évolué de manière unique, développant un patagium qui relie leurs pattes avant et arrière, leur permettant de planer d’arbre en arbre avec agilité. Ces espèces vivent principalement dans les forêts du Sud-Est de l’Amérique du Nord, du Canada jusqu’au Mexique, ainsi qu’en Asie.
Le Grand Polatouche
Parmi eux, on trouve le Grand Polatouche (Glaucomys sabrinus), également connu sous le nom de assapan aux États-Unis et au Canada. Cet écureuil volant est facilement identifiable par sa taille moyenne d’environ 25 à 30 cm, dont 11 à 14 cm de queue, et un poids allant de 113 à 185 g. Son pelage est d’une teinte brun-gris sur le dos et blanc sur le ventre, un camouflage idéal dans les forêts mixtes et de conifères qu’il habite.
Le Grand Polatouche est un maître du vol plané, capable de couvrir des distances impressionnantes allant jusqu’à 50 mètres en un seul bond. Lorsqu’il plane, sa queue joue le rôle de gouvernail, lui permettant de changer de direction en plein vol. Comme beaucoup d’animaux nocturnes, son mode de vie est encore en grande partie un mystère, bien que l’on sache qu’il est principalement mycophage, c’est-à-dire qu’il se nourrit de champignons, surtout en automne et en hiver.
Un mode de vie fascinant
Vivre la nuit présente des avantages, notamment pour éviter les prédateurs. Les écureuils volants se déplacent dans l’obscurité, rendant leur observation difficile pour les humains. Cependant, des études récentes ont révélé que ces animaux possèdent une organisation sociale complexe, capable de vivre en petits groupes. Contrairement aux écureuils terrestres plus solitaires, les écureuils volants sont souvent vus en train de partager des abris, notamment en hiver, lorsqu’ils se regroupent pour conserver la chaleur.
Les Anomaluridés : Des planeurs hors pair
Passons maintenant à une autre famille d’écureuils volants, les Anomaluridés, que l’on rencontre exclusivement dans les forêts d’Afrique équatoriale. Bien qu’ils partagent de nombreuses caractéristiques avec les véritables écureuils volants, ils se distinguent par certaines particularités anatomiques. Par exemple, en plus du patagium, ces rongeurs sont dotés d’un éperon cartilagineux au niveau du coude, ce qui leur permet d’étendre encore plus leur surface de glisse. Cela leur confère une efficacité de vol plané bien supérieure à celle des véritables écureuils volants. Les Anomaluridés peuvent ainsi parcourir jusqu’à 100 mètres en un seul saut, voire atteindre des distances records de 250 mètres.
Des grimpeurs d’exception
Une autre caractéristique fascinante des Anomaluridés réside dans leur queue. Celle-ci est équipée d’une double rangée d’écailles à la base, côté sol, ce qui leur permet de progresser le long des troncs d’arbres sans glisser. Ces écailles, associées à de puissantes griffes acérées, en font des grimpeurs d’exception. Ces adaptations leur permettent de survivre dans les denses forêts équatoriales, où l’accès à la canopée est crucial pour se nourrir et se protéger des prédateurs.
Un comportement social intrigant
Tout comme leurs cousins américains, les Anomaluridés vivent en groupe, parfois jusqu’à une centaine d’individus, dans de grands arbres creux. Ce comportement social est particulièrement intéressant, car il contraste avec la nature plus solitaire de nombreuses autres espèces de rongeurs. La vie en groupe offre de nombreux avantages, notamment une protection accrue contre les prédateurs.
Cependant, tous les Anomaluridés ne possèdent pas de patagium. Une espèce particulière, le Zenkerella insignis, en est dépourvue. Cet animal énigmatique vit dans la canopée des forêts du Cameroun et du Gabon, et malgré son absence de membrane planeuse, il partage beaucoup de caractéristiques avec ses cousins volants.
Les faux écureuils volants : Des créatures surprenantes
En plus des véritables écureuils volants, il existe d’autres animaux capables de planer qui sont souvent confondus avec eux. Le Galéopithèque volant (Cynocephalus volans), par exemple, est un mammifère arboricole vivant aux Philippines. Il possède un patagium si développé qu’il peut planer sur des distances impressionnantes, atteignant jusqu’à 145 mètres. Avec une taille de 30 cm et un poids oscillant entre 1 et 2 kg, cet animal surprend par la largeur de son patagium, qui peut atteindre jusqu’à 70 cm.
Le Galéopithèque de Temminck (Galeopterus variegatus), une espèce apparentée vivant en Asie du Sud-Est, partage des caractéristiques similaires. Ensemble, ces deux espèces forment l’ordre des Dermoptères, également appelés lémuriens volants, bien qu’ils ne soient pas directement liés aux véritables lémuriens de Madagascar.
Le Phalanger volant : Un marsupial planeur
Enfin, nous ne pouvons pas parler d’écureuils volants sans évoquer le Phalanger volant (Petaurus breviceps), un petit marsupial originaire d’Australie et de Nouvelle-Guinée. Contrairement aux écureuils volants que nous avons vus jusqu’à présent, le Phalanger est un marsupial, ce qui signifie qu’il porte ses petits dans une poche, comme les kangourous. Avec une taille de 16 à 20 cm et un poids variant entre 80 et 165 g, cet animal minuscule utilise son patagium pour planer sur des distances allant jusqu’à 50 mètres.
Le Phalanger volant est un omnivore opportuniste, se nourrissant de résine d’arbres, de nectar, de pollen et d’insectes. Ce petit marsupial est également un communicateur hors pair, utilisant une variété de sons, tels que des aboiements, des sifflements et des bourdonnements, ainsi que des signaux olfactifs pour marquer son territoire. Bien que mignon à première vue, il n’est pas adapté à la vie domestique, car il a des besoins très spécifiques en matière d’espace et d’alimentation.
Des créatures fascinantes mais fragiles
Le monde des écureuils volants est aussi fascinant que varié. Des véritables écureuils volants aux faux planeurs, en passant par les marsupiaux volants, ces animaux ont développé des adaptations uniques pour survivre dans leur environnement. Leurs capacités de vol plané leur permettent de se déplacer rapidement, d’échapper aux prédateurs et d’accéder à des ressources alimentaires dispersées dans les forêts.
Cependant, ces créatures sont également très sensibles aux changements environnementaux. La destruction de leur habitat naturel, que ce soit par la déforestation ou l’urbanisation, représente une menace majeure pour leur survie. Il est donc essentiel de protéger ces écosystèmes fragiles pour préserver la biodiversité.
Et vous, avez-vous déjà eu la chance d’observer un écureuil volant en action ? Si oui, n’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires ci-dessous. Nous serions ravis de connaître vos histoires et impressions sur ces incroyables créatures !