Nous sommes tous familiers avec l’expression populaire “poser un lapin”, mais d’où vient-elle ? Pourquoi parler de ce petit animal, et que signifie vraiment cette formule ? Bien que sa signification soit bien ancrée dans le langage courant, les origines de cette expression sont loin d’être évidentes. Plongeons ensemble dans l’histoire fascinante de “poser un lapin”, une formule argotique qui a traversé les siècles et qui soulève de nombreuses interrogations.
Que signifie l’expression “poser un lapin” ?
L’expression “poser un lapin” désigne le fait de manquer un rendez-vous ou de ne pas honorer une rencontre prévue, souvent sans prévenir la personne qui attend. Cela peut s’appliquer à des contextes variés, allant d’un simple rendez-vous amical à un entretien professionnel. Par exemple, imaginez que vous attendiez un ami pour un café, et qu’il ne se présente pas sans un mot d’excuse. Ce geste pourrait être qualifié de “poser un lapin”.
Voici quelques exemples d’utilisation de cette expression dans des phrases :
- “J’étais sûr qu’il viendrait, mais il m’a posé un lapin.”
- “Ne me fais pas ça, je déteste quand tu poses des lapins !”
- “Après avoir attendu une heure, j’ai compris qu’il m’avait vraiment posé un lapin.”
À travers ces exemples, on peut sentir l’impact émotionnel que peut avoir un “lapin” sur les relations humaines. Le manque de respect du temps d’autrui peut créer de la frustration et un sentiment d’abandon.
L’origine de l’expression “poser un lapin”
Une histoire de diligence
Pour comprendre l’origine de cette expression, plusieurs théories ont été avancées. La première remonte à l’époque des diligences au XVIIIe siècle. À cette époque, les cochers de diligence avaient l’habitude de prendre des passagers clandestins pour arrondir leurs fins de mois. Ces passagers, appelés “lapins”, étaient cachés sous des bâches pour éviter d’être découverts par le contrôleur. À la fin de la journée, le cocher pouvait dire : “Aujourd’hui, j’ai fait deux lapins”, signifiant qu’il avait pris deux passagers non déclarés. Ainsi, “poser un lapin” pouvait se référer au fait de ne pas respecter les règles, tant pour le voyage que pour les rendez-vous.
Les filles de joie et le jeu des mots
Une autre origine possible de l’expression se trouve dans le jargon des prostituées du XIXe siècle. À cette époque, le mot “lapin” désignait une absence de paiement. Ainsi, une expression courante était “faire cadeau d’un lapin”, signifiant qu’un homme partait sans avoir payé pour les services d’une femme. Les prostituées utilisaient alors ce terme pour désigner un client indélicat qui les avait “posées” sans régler la note.
Cette utilisation dans le milieu de la prostitution montre à quel point le langage peut évoluer et se transformer au fil du temps. Ce jeu de mots a su s’imposer dans le langage courant, perdurant jusqu’à nos jours, bien que ses racines soient désormais souvent oubliées.
Pourquoi un lapin ?
La présence du lapin dans cette expression soulève également des questions. Selon certains linguistes, l’origine de l’animal pourrait être liée à un jeu de foire qui consistait à tirer sur un lapin posé sur un tourniquet. Le défi était de viser un lapin, et ceux qui ne réussissaient pas à l’attraper finissaient souvent par se sentir dupés. Ainsi, le lien entre le jeu et le rendez-vous manqué serait une métaphore de la déception ressentie lorsque l’on attend quelqu’un qui ne vient pas.
Quand l’expression a-t-elle émergé ?
L’utilisation actuelle de l’expression “poser un lapin” pour désigner un rendez-vous manqué est apparue à la fin du XIXe siècle, notamment dans le milieu étudiant. Le dictionnaire argot-français de Georges Delesalle, publié en 1896, officialise cette signification en définissant “poser un lapin” comme le fait de donner un rendez-vous sans s’y rendre.
L’expression a été utilisée pour la première fois dans un ouvrage de Joseph Caraguel, “Le Boul’ Mich'”, en 1884, où il évoque une “visite de digestion” à des femmes avec qui on avait “posé un lapin”. Avec le temps, le dictionnaire Larousse a élargi le sens de l’expression pour inclure le fait de ne pas tenir un engagement ou une promesse.
Conclusion
En somme, l’expression “poser un lapin” est le fruit d’une riche histoire qui mêle des éléments de la vie quotidienne, de la société et du langage. Qu’il s’agisse de la malice des cochers de diligence ou des déboires des prostituées, cette expression a su s’imposer dans notre culture pour évoquer le manque de respect envers autrui.
J’espère que cet éclairage sur l’origine de cette expression vous a intéressé et vous a donné envie de partager vos propres expériences de “lapins” que vous avez posés ou reçus. N’hésitez pas à laisser vos commentaires ci-dessous, et si vous avez aimé cet article, partagez-le avec vos amis ou explorez d’autres contenus sur notre site !