Perdre un animal de compagnie est une épreuve déchirante. Ces fidèles compagnons occupent une place spéciale dans nos vies, et leur départ laisse souvent un grand vide. Au-delà du chagrin, il peut être difficile de savoir quoi faire du corps de son animal une fois qu’il est décédé. Les questions pratiques surgissent alors : peut-on l’enterrer dans son jardin ? Existe-t-il d’autres options ? Comment respecter la mémoire de son compagnon tout en agissant de manière légale et respectueuse ? Cet article vous guide à travers les différentes possibilités qui s’offrent à vous.
Enterrer son animal de compagnie dans son jardin : est-ce possible ?
Les règles à respecter pour l’inhumation dans le jardin
Lorsque son animal de compagnie décède, l’idée de l’enterrer dans son propre jardin peut sembler la solution la plus naturelle et apaisante. Cela permet de conserver un lien physique avec son compagnon et de lui offrir une dernière demeure près de soi. Cependant, cette option est encadrée par des réglementations strictes.
D’après le Code rural et de la pêche, il est effectivement possible d’enterrer son animal de compagnie chez soi, à condition de respecter plusieurs critères :
- L’animal doit peser moins de 40 kg. Si son poids dépasse cette limite, vous devrez faire appel à un équarrisseur.
- Vous devez être propriétaire du terrain. Si vous habitez en lotissement ou en location, cette solution n’est généralement pas envisageable.
- Il est important de ne pas envelopper l’animal dans des matériaux non biodégradables tels que le plastique. Privilégiez plutôt un linge en fibres naturelles, ou un contenant en carton ou en bois biodégradable.
- La tombe doit être creusée à au moins 1,20 mètre de profondeur pour éviter que d’autres animaux ne viennent déterrer le corps.
- Il est impératif de respecter une distance d’au moins 35 mètres de toute habitation ou point d’eau (puits, rivières, sources). Cela permet d’éviter tout risque de pollution des sols et des nappes phréatiques.
Enfin, une fois la dépouille placée dans le trou, il est recommandé de la recouvrir de chaux vive. Attention, la manipulation de la chaux vive peut être dangereuse. Elle est corrosive et peut causer des brûlures graves en cas de contact avec la peau ou les yeux, il est donc important de vous protéger avec des gants et des lunettes de protection.
Contactez votre mairie pour plus de précisions
Il est fortement conseillé de contacter votre mairie avant d’enterrer votre animal chez vous. Chaque département peut avoir des règles spécifiques concernant l’inhumation des animaux domestiques, et il est essentiel de vérifier que votre projet respecte la réglementation locale. De plus, si vous vivez dans un lotissement, il est utile de consulter le cahier des charges du syndic, car certaines interdictions peuvent y figurer.
Personnaliser la tombe de votre animal
L’inhumation dans votre jardin vous permet également de personnaliser l’espace dédié à votre compagnon. Vous pouvez, par exemple, planter des fleurs au-dessus de la tombe, y placer une petite pierre gravée ou installer une plaque commémorative. Cela peut être un moyen apaisant d’honorer la mémoire de votre animal et d’aider chaque membre de la famille à faire son deuil.
Faire appel à un équarrisseur : une obligation pour les grands animaux
Si votre animal pèse plus de 40 kg, vous ne pourrez pas l’enterrer dans votre jardin. La législation impose alors de faire appel à un équarrisseur. Ce service est obligatoire dans les 48 heures suivant le décès de l’animal, selon l’article L. 226-6 du Code rural.
Les équarrisseurs sont habilités à traiter les dépouilles animales de grande taille, et vous pouvez obtenir leurs coordonnées auprès de votre mairie. Le coût de ce service varie généralement entre 80 et 180 € selon la région et le type d’intervention.
Que faire si votre animal a été euthanasié chez le vétérinaire ?
Lorsque votre animal est euthanasié chez le vétérinaire, vous avez plusieurs options quant à la gestion de son corps. Vous n’êtes pas obligé de laisser votre vétérinaire s’occuper de la dépouille. Toutefois, si l’idée de ramener le corps chez vous ou de gérer les funérailles vous-même vous semble trop difficile, vous pouvez opter pour la solution la plus simple : laisser le vétérinaire s’occuper de tout.
Le vétérinaire peut prendre en charge la dépouille en la transmettant à une société spécialisée dans l’incinération animale. Des frais de transport peuvent s’appliquer, et les tarifs varient en fonction de la taille de l’animal et du service choisi.
Focus sur l’incinération : individuelle ou collective ?
L’incinération collective : une solution économique
L’incinération collective consiste à incinérer plusieurs animaux en même temps. C’est une option plus économique, avec un tarif allant de 40 à 120 €, selon le poids de l’animal. Cependant, cette méthode ne permet pas de récupérer les cendres de votre compagnon, ce qui peut être un frein pour certains propriétaires souhaitant garder un souvenir tangible de leur animal.
L’incinération individuelle : un hommage plus personnel
Si vous souhaitez récupérer les cendres de votre animal, l’incinération individuelle est la meilleure solution. Ce type d’incinération vous permet d’assister à la crémation, et une fois celle-ci terminée, les cendres vous sont remises dans une urne. Cette option est plus onéreuse, avec un coût compris entre 75 et 200 €, en fonction de la taille de l’animal.
Une fois en possession des cendres, vous avez plusieurs options : vous pouvez les conserver dans une urne chez vous, les enterrer dans votre jardin, ou encore les disperser dans un lieu qui avait une signification particulière pour votre animal. Il existe également des urnes biodégradables qui permettent d’enterrer les cendres et de faire pousser un arbre en hommage à votre compagnon.
Les cimetières pour animaux : une alternative apaisante
Si vous ne souhaitez pas enterrer votre animal chez vous mais que l’idée d’un lieu de repos dédié vous séduit, vous pouvez opter pour un cimetière pour animaux. Il existe en France une quarantaine de cimetières animaliers, où vous pouvez enterrer votre compagnon dans une concession renouvelable.
Les prix pour une concession varient selon la durée et les services choisis. Une concession pour 10 à 20 ans peut coûter entre 1000 et 2000 €, auxquels s’ajoutent des frais annuels d’entretien. Vous pouvez également opter pour une inhumation en caveau ou en pleine terre, selon vos préférences.
Dans certains cimetières, il est possible de faire installer un monument funéraire ou une plaque en souvenir de votre animal. Vous pouvez également bénéficier de services funéraires complets, allant du transport de la dépouille depuis le vétérinaire jusqu’à la mise en terre.
La naturalisation de votre animal : une option atypique mais légale
La naturalisation, bien que peu courante, est une option pour ceux qui souhaitent conserver une présence physique de leur animal après sa mort. Ce procédé consiste à préserver le corps de l’animal en le transformant en une sorte de “statue” réaliste. Les taxidermistes spécialisés peuvent vous proposer ce service, mais cela reste une solution coûteuse et assez particulière.
Le coût de la naturalisation dépend de la taille de l’animal et du travail requis, et peut facilement atteindre plusieurs centaines d’euros. De plus, l’entretien de l’animal naturalisé demande des soins réguliers pour éviter qu’il ne se détériore avec le temps.
Les formalités administratives : que faut-il faire ?
Au-delà du traitement du corps de votre animal, il est important de respecter certaines formalités administratives après le décès de votre compagnon. Si vous possédiez un chien, un chat ou un furet, vous devez déclarer son décès au fichier national d’identification des carnivores domestiques (I-Cad). Cette démarche peut être effectuée en ligne via le site d’I-Cad ou l’application Filalapat.
Cette déclaration est essentielle, notamment si vous avez souscrit une assurance pour votre animal. Une attestation de décès peut être nécessaire pour résilier le contrat d’assurance ou, dans certains cas, pour bénéficier d’un capital décès si cette option faisait partie de votre couverture.
Conclusion
La perte d’un animal de compagnie est une étape difficile, mais il est possible de lui rendre hommage de manière respectueuse et adaptée à vos émotions. Que vous choisissiez l’inhumation dans votre jardin, l’incinération, ou encore l’enterrement dans un cimetière pour animaux, chaque option a ses avantages et ses spécificités. Prenez le temps de réfléchir à ce qui vous convient le mieux et, surtout, n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire ou à un professionnel des pompes funèbres animalières.
Il est essentiel de respecter la législation en vigueur, mais également de suivre votre cœur pour faire en sorte que ce dernier au revoir soit digne de l’amour que vous portiez à votre compagnon fidèle.