Les animaux sauvages sont une partie essentielle de notre écosystème. Lorsque l’on tombe sur un animal blessé, il est naturel de vouloir l’aider. Cependant, il est important d’agir avec précaution, car un geste maladroit pourrait aggraver la situation, tant pour l’animal que pour vous-même. Alors, comment réagir dans une telle situation ? Cet article vous propose des conseils pratiques et des informations essentielles pour adopter les bons réflexes et connaître les services qui peuvent intervenir efficacement.
Pourquoi la prudence est-elle essentielle face à un animal sauvage blessé ?
La vue d’un animal sauvage en détresse peut susciter un élan d’empathie. Mais avant de se précipiter pour le toucher ou l’aider, il est crucial de se rappeler que les animaux sauvages, lorsqu’ils sont blessés ou effrayés, peuvent réagir de manière imprévisible. Par exemple, un animal apeuré ou en souffrance pourrait vous mordre ou vous griffer. De plus, certains animaux peuvent être porteurs de maladies transmissibles à l’homme, appelées zoonoses. La rage, bien que rare en France, en fait partie.
Un danger pour l’animal et pour vous
En manipulant mal un animal blessé, vous risquez non seulement de vous exposer à des risques physiques, mais aussi d’aggraver ses blessures. C’est pourquoi il est recommandé de ne jamais toucher un animal sauvage à mains nues. Utilisez toujours des gants épais ou un linge pour le manipuler si vous y êtes contraint. Dans l’idéal, attendez l’intervention d’un professionnel formé à la gestion des animaux sauvages.
Que dit la loi française sur la gestion des animaux sauvages blessés ?
La protection de la faune sauvage est encadrée par une législation stricte en France. En vertu de la loi du 10 juillet 1976, chaque citoyen a le devoir de veiller à la préservation du patrimoine naturel. Cela signifie que lorsque vous trouvez un animal sauvage blessé, certaines règles doivent être respectées en fonction de l’espèce à laquelle appartient l’animal.
Si l’animal est d’une espèce chassable
La France recense 91 espèces chassables, parmi lesquelles on trouve des animaux tels que le faisan, le renard, le sanglier ou encore le cerf. Si un animal appartenant à l’une de ces espèces est blessé, par exemple après une collision avec une voiture, le conducteur peut décider de tuer l’animal et de l’emporter pour sa propre consommation. Cependant, il est obligatoire de signaler cet incident aux forces de l’ordre, que ce soit la police nationale ou la gendarmerie.
Dans le cas où l’animal blessé est trouvé sur la route, il est conseillé de contacter la Direction Départementale des Territoires (DDT). En dehors des heures d’ouverture de ces services, vous pouvez également vous adresser à la mairie de la commune où l’accident s’est produit. Si l’animal représente un danger pour la sécurité publique, le maire pourra décider de le faire abattre, notamment s’il est grièvement blessé.
Si l’animal appartient à une espèce protégée
Les espèces protégées, quant à elles, bénéficient d’un régime de protection renforcé. Il est interdit de capturer, transporter ou même manipuler un animal protégé sans autorisation préalable. Parmi les espèces protégées figurent notamment de nombreuses variétés d’oiseaux, des mammifères comme le lynx ou encore certaines espèces de chauves-souris.
Si vous trouvez un animal appartenant à une espèce protégée, la première chose à faire est de contacter un organisme compétent, comme un centre de soins pour la faune sauvage ou l’Office français de la biodiversité (OFB), anciennement ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage). Dans certains cas d’urgence, vous pourriez être autorisé à transporter l’animal vers un centre de soins. Il est toutefois indispensable de recevoir cette autorisation, même de manière orale, car transporter un animal protégé sans accord est passible de sanctions.
Si l’animal appartient à une espèce invasive ou susceptible de causer des dégâts
Certaines espèces non indigènes sont classées comme “susceptibles d’occasionner des dégâts” en raison de leur impact négatif sur l’écosystème local. C’est le cas, par exemple, du ragondin ou de la bernache du Canada. Les centres de soins pour la faune sauvage ne sont pas autorisés à recueillir ces animaux, car ils ne peuvent pas être relâchés dans la nature. Si vous trouvez un animal de cette catégorie, il est recommandé de contacter un spécialiste, qui pourra vous orienter vers la démarche à suivre. Dans la majorité des cas, ces animaux sont euthanasiés pour éviter leur prolifération.
Les premiers réflexes à adopter face à un animal sauvage blessé
Lorsqu’on se trouve face à un animal sauvage blessé, la première étape est d’évaluer la situation. Voici quelques étapes à suivre pour garantir la sécurité de l’animal et la vôtre.
1. Ne pas toucher l’animal immédiatement
Comme mentionné précédemment, manipuler un animal blessé peut être dangereux. Si possible, restez à une distance de sécurité et observez-le. Si l’animal est incapable de bouger ou semble gravement blessé, contactez immédiatement un service compétent, tel qu’un centre de soins pour la faune sauvage, un vétérinaire ou la police. Si vous devez absolument le déplacer (par exemple pour éviter qu’il ne se fasse écraser sur la route), faites-le avec précaution et en utilisant des gants ou un tissu épais.
2. Identifier l’espèce de l’animal
Il est crucial de savoir à quelle espèce appartient l’animal pour adopter la bonne démarche. En fonction de l’espèce, l’attitude à adopter sera différente. Par exemple, certaines espèces sont protégées, tandis que d’autres, considérées comme invasives, doivent être traitées avec des précautions particulières. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un spécialiste.
3. Contacter un professionnel
Une fois que vous avez sécurisé l’animal, contactez les services adaptés. Si l’animal est en danger immédiat, un centre de soins pour la faune sauvage est souvent la meilleure option. Les vétérinaires peuvent également jouer un rôle clé dans les situations où la vie de l’animal est en jeu. N’oubliez pas que les pompiers peuvent également intervenir dans certaines situations, notamment si l’animal représente une menace pour la sécurité publique ou nécessite une assistance rapide.
Le rôle des vétérinaires dans la prise en charge des animaux sauvages blessés
Les vétérinaires jouent un rôle essentiel dans le traitement des animaux sauvages blessés. Cependant, leur intervention dépend de plusieurs facteurs, notamment de leurs compétences et de la législation en vigueur.
Le devoir du vétérinaire
En France, un vétérinaire a l’obligation de soigner tout animal dont le pronostic vital est engagé, qu’il soit domestique ou sauvage. Cependant, les vétérinaires ne sont pas toujours formés pour s’occuper des espèces sauvages spécifiques. Leur première tâche sera donc souvent de déterminer à quelle espèce appartient l’animal blessé pour décider de la meilleure approche à adopter. En cas de doute, le vétérinaire peut orienter l’animal vers un centre de soins pour la faune sauvage, où les professionnels ont l’expertise nécessaire pour traiter ces situations.
Les soins gratuits pour les animaux sauvages
Il est bon de savoir qu’un animal sauvage est considéré comme “sans propriétaire”, ce qui signifie que les soins prodigués par un vétérinaire sont en principe gratuits. Cependant, le vétérinaire peut accepter un dédommagement si la personne qui a découvert l’animal propose de couvrir les frais.
Les centres de soins pour la faune sauvage : des refuges temporaires pour les animaux en détresse
Les centres de soins pour la faune sauvage sont les seules structures habilitées à prendre en charge les animaux blessés dans le but de les réintroduire dans leur environnement naturel. Créés en 1992, ces centres jouent un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité en offrant des soins temporaires aux animaux avant de les relâcher dans la nature.
Un réseau national de centres spécialisés
Ces centres sont répartis sur l’ensemble du territoire français et travaillent en étroite collaboration avec les vétérinaires et les autorités locales. Ils sont équipés pour gérer diverses espèces d’animaux et disposent de la connaissance nécessaire pour fournir les soins appropriés. Toutefois, tous les centres ne peuvent pas accueillir toutes les espèces. C’est pourquoi il est parfois nécessaire de transporter l’animal dans un autre centre spécialisé.
Si vous trouvez un animal sauvage blessé, vous pouvez consulter la liste des centres de soins pour la faune sauvage disponibles dans votre région sur le site de l’Union Française des Centres de Sauvegarde (UFCS).
L’Office français de la biodiversité (anciennement ONCFS) : un acteur clé dans la protection de la faune
L’Office français de la biodiversité (OFB), anciennement appelé Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), est une institution publique qui joue un rôle central dans la gestion et la protection de la faune en France. Fondé en 1972, cet organisme travaille sous la tutelle du ministère de l’Environnement et du ministère de l’Agriculture.
Les missions de l’OFB
L’OFB a pour mission de recueillir des données sur la faune sauvage et de mener des recherches afin d’améliorer les connaissances sur les espèces animales en France. Il offre également un soutien technique aux partenaires institutionnels dans le but de préserver les espèces menacées. En outre, l’OFB est responsable de la police de la chasse et de l’environnement, et il délivre les permis de chasse.
Si vous trouvez un animal sauvage blessé et que vous ne savez pas vers qui vous tourner, l’OFB peut vous apporter des conseils précieux sur les démarches à suivre. En plus de ses missions de recherche et de préservation, cet organisme joue un rôle important dans la sensibilisation du grand public aux enjeux liés à la faune et à la biodiversité.
Agir avec sagesse pour préserver la faune sauvage
La découverte d’un animal sauvage blessé peut être un moment bouleversant, mais il est important de réagir avec calme et précaution. En suivant les bonnes pratiques et en faisant appel aux professionnels compétents, vous pouvez contribuer à la sauvegarde de la faune sauvage tout en garantissant votre propre sécurité. N’oubliez pas que chaque espèce a des besoins spécifiques, et que la meilleure manière d’aider est souvent de solliciter l’intervention des experts.
Vous avez déjà rencontré une situation similaire ? Partagez vos expériences en commentaires et n’hésitez pas à poser des questions. Pour en savoir plus sur la préservation de la faune sauvage, consultez nos autres articles dédiés à ce sujet passionnant !