Les Nouveaux Animaux de Compagnie, souvent désignés par l’acronyme NAC, connaissent un engouement croissant en France. Mais avant d’accueillir chez soi un de ces compagnons, il est essentiel de comprendre la réglementation qui encadre leur détention, ainsi que les responsabilités qu’impliquent leur adoption. Que vous soyez passionné par les reptiles, rongeurs ou espèces plus exotiques, cet article vous guidera à travers les différentes étapes et éléments à considérer avant de prendre cette décision.
Qu’est-ce qu’un NAC ?
Les Nouveaux Animaux de Compagnie sont des animaux domestiques qui ne font pas partie des espèces couramment adoptées, comme les chiens et les chats. Cette catégorie regroupe une grande variété d’espèces, allant des rongeurs comme les hamsters, aux reptiles tels que les iguanes, sans oublier les oiseaux, amphibiens et bien d’autres. Les NAC attirent de plus en plus de propriétaires en quête d’animaux uniques ou peu communs.
Pourquoi adopter un NAC ?
Adopter un NAC peut être une expérience enrichissante. Chaque espèce possède ses particularités, son comportement unique et ses besoins spécifiques. Par exemple, un furet peut se révéler être un compagnon joueur et affectueux, tandis qu’un gecko vous fascinera par ses habitudes nocturnes et son autonomie. Cependant, avant de vous lancer dans l’aventure, il est primordial de bien vous informer sur le choix de l’animal qui conviendra à votre mode de vie et vos attentes.
La réglementation des NAC en France
Si l’idée d’accueillir un NAC vous séduit, il est crucial de connaître la réglementation qui régit leur possession. En effet, en France, vous ne pouvez pas détenir n’importe quel animal chez vous. Les espèces sont classées en deux grandes catégories : les NAC domestiques et les NAC non domestiques.
Les NAC domestiques
Les NAC domestiques sont ceux qui peuvent être détenus librement, sous réserve de respecter des conditions de bien-être et de santé. Ces animaux sont souvent issus d’espèces qui ont été domestiquées par l’homme depuis des générations. Cela inclut des animaux comme certains rongeurs (lapins, cochons d’Inde), des oiseaux ou des poissons.
La liste officielle des espèces considérées comme domestiques est définie par l’arrêté du 11 août 2006. Ce document fixe les règles concernant les espèces autorisées et est disponible en ligne sur le site de Légifrance.
Les NAC non domestiques
En revanche, les NAC non domestiques sont soumis à des réglementations plus strictes. En effet, ces animaux relèvent de la faune sauvage et leur détention peut nécessiter des autorisations spécifiques. Selon les espèces, il peut être nécessaire d’obtenir un certificat de capacité ou d’autres autorisations de la part des autorités locales.
Du point de vue légal, une espèce est considérée comme non domestique si elle n’est pas inscrite sur la liste de l’arrêté de 2006. Cela inclut des animaux exotiques comme certains reptiles, amphibiens, insectes ou arthropodes. Si vous souhaitez adopter l’un de ces animaux, vous devrez donc vous référer au Code de l’environnement.
Liste des NAC les plus couramment adoptés
Pour vous donner une idée plus précise des animaux qui peuvent être adoptés en tant que NAC, voici une liste non exhaustive de quelques espèces populaires :
Rongeurs :
- Lapins
- Cochons d’Inde
- Rats
- Hamsters
- Chinchillas
- Gerbilles
Reptiles :
- Tortues non protégées
- Iguanes
- Geckos
- Caméléons
Arthropodes :
- Scorpions
- Araignées
- Myriapodes
Oiseaux :
- Perruches
- Canaris
- Perroquets (en fonction de l’espèce)
Amphibiens :
- Grenouilles
- Salamandres
Chaque espèce a ses propres exigences en matière de soins, d’habitat, d’alimentation et de santé. Ainsi, il est essentiel de bien se renseigner avant d’adopter un animal pour s’assurer que vous êtes en mesure de répondre à ses besoins tout au long de sa vie.
Les espèces protégées : à ne pas adopter
Il est important de savoir que certaines espèces sont protégées par la loi et ne peuvent en aucun cas être détenues par des particuliers. Cela inclut notamment des espèces menacées ou en voie de disparition, telles que les hérissons, les loutres, les perroquets gris du Gabon ou encore certains types de tortues et de serpents.
La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), connue aussi sous le nom de Convention de Washington, régule le commerce de ces animaux à travers le monde et s’applique également en France. Si vous possédez un animal protégé ou en voie de disparition sans autorisation, vous risquez des sanctions sévères.
Prendre soin d’un NAC : responsabilité et engagement
Adopter un NAC n’est jamais un acte anodin. Que vous choisissiez un petit mammifère, un reptile ou même un oiseau exotique, vous devez être conscient des responsabilités qui en découlent. Le bien-être de l’animal doit toujours être la priorité, et cela implique une bonne compréhension de ses besoins spécifiques.
Les besoins particuliers des NAC
Chaque animal a des besoins uniques qui varient selon son espèce. Par exemple, un gecko aura besoin d’un environnement contrôlé en termes de chaleur et d’humidité, tandis qu’un lapin nécessitera un espace suffisant pour se déplacer et un régime alimentaire à base de foin et de légumes frais.
Vous devrez également être attentif à sa santé et aux soins vétérinaires adaptés. Tous les vétérinaires ne sont pas spécialistes des NAC, c’est pourquoi il est important de trouver un vétérinaire spécialisé qui saura vous guider et soigner correctement votre compagnon.
Les risques à considérer
Par ailleurs, il est essentiel de comprendre que certains NAC peuvent représenter des risques pour les humains, notamment en termes de morsures, de griffures ou même de venin pour certaines espèces comme les serpents exotiques. Le risque de transmission de maladies zoonotiques (maladies transmises des animaux aux humains) est également à prendre en compte. Pour cela, une hygiène stricte est de mise, et il est conseillé de manipuler certains animaux avec précaution.
Le certificat de capacité : une étape essentielle pour certains NAC
Pour les NAC non domestiques, il est souvent obligatoire de posséder un certificat de capacité. Ce document atteste que vous avez les compétences nécessaires pour élever l’animal dans des conditions optimales. Obtenir ce certificat n’est pas une simple formalité. Cela requiert une formation théorique et pratique pour vous assurer que vous êtes capable de fournir un environnement sûr et adapté à l’animal.
Comment obtenir le certificat de capacité ?
Pour obtenir ce certificat, vous devrez suivre une formation auprès d’institutions agréées, comme des zoos, des élevages spécialisés, ou encore des lycées agricoles. La formation se compose d’un minimum de 50 heures de cours théoriques et de 20 heures de pratique. Une fois cette formation terminée, vous devrez soumettre un dossier à la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) de votre région, qui évaluera votre demande avant de l’approuver ou non.
Adopter un NAC : bien réfléchir avant de se lancer
L’adoption d’un NAC est un engagement à long terme, qui implique non seulement des responsabilités sur le plan émotionnel, mais aussi financier et pratique. Vous devrez vous assurer que l’animal reçoit les soins adéquats, qu’il vit dans un environnement adapté et qu’il est bien traité tout au long de sa vie.
Des questions à se poser avant d’adopter
Avant de vous engager, posez-vous les questions suivantes :
- Ai-je suffisamment d’espace pour accueillir cet animal ?
- Ai-je le temps et l’énergie nécessaires pour m’occuper de lui au quotidien ?
- Puis-je subvenir à ses besoins en termes de soins vétérinaires et de nourriture spécifique ?
- Suis-je prêt à assumer cette responsabilité pendant toute la durée de vie de l’animal ?
Il est également conseillé de bien s’informer sur l’animal que vous souhaitez adopter, en consultant des experts ou des guides spécialisés, et en faisant une visite chez un vétérinaire spécialisé en NAC avant l’adoption pour vérifier la santé de l’animal et recevoir des conseils.
Une décision à ne pas prendre à la légère
Adopter un NAC peut être une expérience enrichissante, mais cela ne doit jamais être pris à la légère. Que vous optiez pour un reptile, un rongeur ou un oiseau, vous devrez vous assurer que vous êtes en mesure de lui offrir une vie confortable, en respectant ses besoins spécifiques. Une bonne préparation, une formation adéquate et une grande dose de patience sont les clés pour garantir à votre nouvel animal de compagnie une vie saine et heureuse à vos côtés.