Vermifuger son cheval : tout ce qu’il faut savoir pour préserver sa santé

En tant que propriétaire de cheval, il est primordial de veiller à sa santé, et cela passe inévitablement par une attention particulière aux parasites intestinaux. La vermifugation, ou déparasitage, est une étape essentielle pour protéger votre compagnon des dangers liés aux parasites. Mais comment savoir quand et comment vermifuger efficacement votre cheval ? Quels sont les signes à surveiller et les meilleures pratiques à adopter ? Ce guide complet vous donnera toutes les réponses pour garantir la santé de votre cheval.

Pourquoi est-il important de vermifuger son cheval ?

Les parasites peuvent sérieusement compromettre la santé des chevaux, surtout ceux qui vivent au pré ou qui broutent régulièrement. Les parasites, qu’ils soient internes ou externes, se développent dans l’environnement et, une fois dans le système digestif de l’animal, ils peuvent provoquer de graves troubles. Si le vermifuge permet de limiter ces risques, il est essentiel de bien comprendre son importance, son utilisation et ses effets.

Vermifuger le cheval : pourquoi, quand, comment ?

Une nécessité pour la santé du troupeau

Dans les élevages et les écuries, les parasites intestinaux se propagent très rapidement par le biais des excréments. En l’absence de vermifugation, un cheval infesté peut rapidement contaminer tout le troupeau, entraînant des conséquences graves pour la santé de chacun. La vermifugation n’est donc pas seulement un acte individuel, mais un geste préventif pour tout un groupe d’animaux.

Attention aux résistances

Si la vermifugation est indispensable, elle doit être utilisée avec discernement. Vermifuger trop fréquemment peut entraîner une résistance aux médicaments. Pour éviter ce phénomène, il est recommandé de respecter un calendrier spécifique et de s’en tenir aux conseils de votre vétérinaire.

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Les principaux parasites qui touchent les chevaux

Les parasites qui s’attaquent aux chevaux se divisent en plusieurs catégories, et chacun présente des dangers particuliers. Ils vivent généralement dans l’environnement extérieur, surtout pour les chevaux en pâture, mais certains peuvent aussi se développer directement dans le système digestif.

1. Les vers plats (Cestodes)

Les vers plats, aussi appelés cestodes, sont plus connus sous le nom de ténia. Ces parasites en forme de ruban s’installent principalement dans le gros intestin du cheval, et ils sont particulièrement fréquents au printemps et à l’automne. Ces vers peuvent entraîner des obstructions intestinales et des coliques chez le cheval, surtout s’ils se développent en grand nombre.

2. Les vers ronds (Nématodes)

Les nématodes sont des vers ronds et allongés qui affectent principalement les jeunes chevaux et les poulains. On distingue plusieurs types de vers ronds :

  • Les petits strongles : ces parasites se développent dans le gros intestin et sont les plus fréquents chez les chevaux jeunes.
  • Les grands strongles : ils sont plus dangereux, car leurs larves peuvent migrer vers des organes comme le foie ou le pancréas.
  • Les ascaris : principalement présents dans l’intestin grêle, ces vers peuvent aussi atteindre les poumons, provoquant des complications respiratoires.

3. Les insectes

Les gastérophiles, ou mouches intestinales, pondent leurs œufs directement sur le pelage du cheval. En se léchant, l’animal avale les œufs, qui finissent dans son estomac, où ils se transforment en larves. Ces parasites sont plus fréquents en été, mais peuvent entraîner des troubles digestifs tout au long de l’année.

Quels sont les risques pour votre cheval ?

Les parasites sont présents chez tous les chevaux, mais leur prolifération peut avoir des conséquences graves sur la santé de l’animal.

Une prolifération rapide

Les vers, notamment les strongles et les ascaris, se reproduisent très rapidement dans l’organisme du cheval. Une femelle ascaris peut pondre jusqu’à 100 000 œufs par jour, tandis que les petits strongles peuvent atteindre des centaines de milliers d’adultes chez un seul cheval. Ces œufs peuvent survivre plusieurs mois dans le crottin ou le sol, rendant la gestion des parasites difficile sans une vermifugation régulière.

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Les effets des parasites sur la santé du cheval

Les parasites adultes se nourrissent directement des nutriments présents dans le système digestif de l’animal, provoquant des douleurs abdominales, des inflammations et une perte de poids. Les larves, quant à elles, sont encore plus dangereuses : elles traversent les parois intestinales et migrent vers d’autres organes (poumons, foie, etc.), créant des cicatrices et des inflammations graves. Dans les cas les plus avancés, une infestation massive de vers peut obstruer totalement le tube digestif, entraînant des coliques mortelles.

Comment reconnaître les signes d’une infestation parasitaire ?

Les symptômes d’une infestation varient d’un cheval à l’autre, mais certains signes doivent vous alerter.

Symptômes courants

  • Perte d’appétit et amaigrissement soudain
  • Coliques fréquentes
  • Baisse de forme générale
  • Constipation ou diarrhée
  • Anémie
  • Pelage terne et absence de brillance
  • Démangeaisons à la queue (le cheval se frotte fréquemment à cause des oxyures)

En plus de ces signes visibles, vous pouvez également observer des œufs de mouches sur les membres du cheval, une preuve d’infestation de gastérophiles. La présence de vers dans les crottins est aussi un indicateur clair d’une infestation.

Le rôle de la coproscopie

Certains chevaux infestés ne présentent pas de symptômes apparents. Dans ces cas, il est conseillé de pratiquer une coproscopie, un examen qui permet de mesurer la quantité d’œufs de parasites dans le crottin. Cet examen est particulièrement utile pour adapter le traitement de vermifugation en fonction de l’état parasitaire réel de votre cheval.

Quand et comment vermifuger son cheval ?

Vermifuger un cheval doit se faire à des moments stratégiques pour être efficace et éviter la résistance aux médicaments. Mais comment savoir quand vermifuger et comment s’y prendre ?

Quand vermifuger un cheval ?

Auparavant, il était recommandé de vermifuger un cheval quatre fois par an, à chaque changement de saison. Aujourd’hui, cette fréquence a été réduite pour éviter le développement de résistances. Désormais, on conseille de vermifuger les chevaux une à deux fois par an, notamment au printemps et en automne, périodes propices au développement des parasites.

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Adapter le vermifuge à chaque cheval

La fréquence et le type de vermifuge dépendent de plusieurs facteurs, comme l’âge, la santé et l’environnement du cheval. Par exemple, un cheval vivant au pré aura besoin d’être vermifugé plus fréquemment qu’un cheval vivant en box. De même, les poulains et les juments gestantes nécessitent un calendrier de vermifugation spécifique.

Les cas particuliers : poulains, juments et chevaux âgés

  • Poulains : Les jeunes chevaux sont particulièrement sensibles aux parasites. Il est conseillé de les vermifuger dès les premiers mois, en suivant un calendrier établi par le vétérinaire.
  • Juments gestantes : Les juments en poulinière doivent être vermifugées régulièrement pour éviter les coliques qui pourraient entraîner des avortements. Attention toutefois à ne pas administrer de vermifuge juste après la mise bas.
  • Chevaux âgés : Les chevaux plus âgés sont également à surveiller de près. Leur système immunitaire étant affaibli, une infestation parasitaire peut leur être fatale.

Comment administrer le vermifuge ?

Le vermifuge est généralement administré sous forme de pâte, à l’aide d’une seringue orale. Voici les étapes à suivre pour vermifuger efficacement votre cheval :

  1. Assurez-vous que la bouche du cheval est vide en manipulant sa langue pour qu’il recrache tout ce qu’il a dedans.
  2. Insérez la seringue au niveau de la commissure des lèvres, en visant le centre de la langue.
  3. Injectez le vermifuge en soulevant la tête du cheval.
  4. Maintenez la tête du cheval vers le haut et sa bouche fermée jusqu’à ce qu’il ait avalé toute la pâte.

Prévenir les parasites : bonnes pratiques à adopter

En plus de la vermifugation régulière, certaines mesures de prévention permettent de limiter les risques d’infestation parasitaire.

Hygiène et nettoyage des pâtures

Après la vermifugation, il est conseillé de garder le cheval à l’écart du pré pendant deux à trois jours pour éviter la dispersion des œufs dans l’environnement. Dans les écuries, un nettoyage quotidien des boxes est essentiel. Si une infestation a déjà eu lieu, il est crucial d’éliminer tout le fumier contaminé.

Gestion des pâturages

Dans les prés, enlevez régulièrement les crottins pour éviter que les parasites ne prolifèrent. Si possible, alternez l’utilisation des pâturages entre chevaux et vaches, ces dernières n’hébergeant pas les mêmes types de parasites, ce qui limite la propagation.

Conclusion

La vermifugation est un aspect essentiel de la santé du cheval. Pour être efficace, elle doit être adaptée à chaque animal et respectée avec rigueur. En suivant les conseils de votre vétérinaire et en observant attentivement les signes d’une infestation parasitaire, vous protégerez votre cheval des conséquences souvent graves des parasites. N’oubliez pas que la prévention, par une bonne hygiène et des pratiques de gestion des pâturages, est tout aussi importante que le traitement lui-même.